Ce 28 octobre, 438 des 687 eurodéputés réunis en séance plénière se sont prononcés en faveur de l’arrêt des subventions agricoles européennes à la tauromachie. Avec près de 64 % des votes, la majorité absolue est largement atteinte. Il s’agit d’une avancée capitale dans la lutte contre la corrida en Europe car, chroniquement déficitaire, cette pratique ne survit que sous perfusion. De quoi réjouir les nombreux citoyens et associations qui ont œuvré pour aboutir à ce résultat, dont le Comité radicalement anti-corrida (Crac Europe) ou encore le Collectif des vétérinaires pour l’abolition de la corrida (Covac). Toutefois, une autre étape reste à franchir : les ministres européens des Finances doivent approuver l’amendement voté pour qu’il devienne une loi et s’applique.
L’an dernier, quasiment à la même date, un amendement identique, visant à exclure les taureaux de corrida des subventions européennes de la politique agricole commune (PAC), avait été rejeté. Il avait aussi obtenu une majorité, mais relative, en raison d’un fort taux d’abstentions. À l’époque, il ne manquait que 44 eurodéputés supplémentaires pour obtenir la majorité qualifiée. Aujourd’hui, c’est chose faite, et même bien au-delà des attentes : 438 eurodéputés ont voté pour la fin des subventions en 2015 versus 332 en 2014, 199 ont voté contre en 2015 versus 298 en 2014.
Le Parlement européen n’a pas les mêmes ambitions que les États membres pour le budget 2016. Les eurodéputés réclament en effet quelque 4 milliards d’euros de plus que l’enveloppe de 153 milliards proposée. Les élevages de taureaux de combat pourraient bien, dans ce contexte, être privés de subventions par l’Union européenne dès l’an prochain.
L’élaboration et le contrôle du budget de l’Union suivent des règles strictes établies par les traités. Le pouvoir de décision revient aux États membres via le Conseil et le Parlement européens. En 2014, le budget communautaire s’est élevé à 135,5 milliards d’euros. Après l’Allemagne, la France est le deuxième contributeur, mais elle est également un bénéficiaire important des dépenses européennes, notamment au travers de la PAC. Quant à l’industrie tauromachique française, espagnole et portugaise, elle reçoit plus de 100 millions d’euros par an de subventions de la part de Bruxelles.
Prochaine étape, le 26 novembre, avec le vote du budget au Parlement européen. Gageons que la coupe budgétaire qui a fait l’objet d’un vote aussi significatif sera définitivement adoptée, sonnant le glas de la tauromachie.
Pour aller plus loin : cyberaction n° 754 : Dites STOP aux subventions européennes pour la tauromachie,
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/dites-stop-subventions-europeennes-1046.html