Sept taureaux de combat venus d’Espagne, issus d’un lot provenant d’Andalousie, sont arrivés le 16 avril 2015 à Saint-Martin de Crau (Bouches-du-Rhône) pour participer à une corrida, prévue le 25 avril. Lors du contrôle des services vétérinaires, ils se sont révélés positifs à la FCO de sérotype 4. Un arrêté préfectoral a établi une zone de sécurité de 20 km autour du foyer, bloquant toute entrée ou sortie jusqu’au 25 mai.
Même si les sept taureaux ont été abattus peu après leur arrivée en France, le préfet de région a ordonné, dès le 4 mai, des mesures de police sanitaire destinées à prévenir toute propagation éventuelle de la maladie. Ainsi, tous les mouvements de ruminants sont interdits dans un rayon de 20 km autour de l’exploitation camarguaise qui a hébergé les animaux infectés. Une bien mauvaise nouvelle pour les éleveurs, juste avant la transhumance. Avec plus de 350 élevages, les Bouches-du-Rhône comptent quelque 100 000 bovins et 130 000 ovins.
Outre cette interdiction totale de mouvements, l’arrêté préfectoral soumet la zone des 20 km à plusieurs mesures obligatoires :
- un recensement et une visite de tous les élevages de ruminants de la zone, en précisant les effectifs par espèce, ainsi qu’un recensement de tous les animaux déjà partis en transhumance depuis le 16 avril ;
- la réalisation d’un prélèvement sanguin chez tous les bovins hébergés dans les exploitations voisines du foyer en vue d’un dépistage par PCR de la FCO, suivi d’un second dépistage chez les mêmes bovins une semaine plus tard ;
- deux visites menées par les vétérinaires sanitaires concerneront tous les troupeaux de ruminants recensés dans la zone. L’objectif est de vérifier l’identification des animaux, la mise en place effective du confinement et de la désinsectisation, la recherche de signes cliniques évocateurs de la FCO, la réalisation de tests sanguins face à des cas suspects, la sensibilisation des éleveurs à l’apparition de symptômes de la maladie. Les élevages de petits ruminants seront visités en priorité, car le sérotype 4 de la fièvre catarrhale ovine n’entraîne pas ou peu d’expression clinique chez les bovins.
- en complément, les mesures de lutte contre le vecteur comprennent la désinsectisation des animaux et des véhicules lors de chaque transport à l’intérieur de la zone ou vers un abattoir.
Si aucun cas clinique ne survient entre-temps, ces mesures assurent le blocage de la zone jusqu’au 25 mai. À partir de cette date, un dépistage concernera l’ensemble des élevages présents dans le rayon des 20 km afin de démontrer l’absence de circulation du virus. Les modalités de cette campagne restent à définir.
Il s’agit de la deuxième détection de la blue tongue dans le département depuis le début de l’année. En janvier 2015, des ovins espagnols infectés par le virus avaient déjà conduit le préfet à prendre des mesures similaires autour des Pennes-Mirabeau. La mobilisation de tous les acteurs avait alors permis de démontrer l’absence de circulation virale. Espérons qu’il en sera de même à Saint-Martin de Crau, car la France joue son statut de pays indemne de fièvre catarrhale ovine, recouvré depuis 2012.