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Suicide : un risque accru pour la profession vétérinaire

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Suicide : un risque accru pour la profession vétérinaire

 

Les problèmes de dépression et le suicide sont une triste réalité au sein de la profession vétérinaire. Après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fin 2014, les Centers for Disease Control (CDC) se sont penchés sur le sujet outre-Atlantique. Les résultats ne sont pas roses.

 

colossus_morguefile.comPlus de 800 000 personnes meurent par suicide chaque année dans le monde, soit une toutes les 40 secondes. Aucune région ni tranche d’âge n’est épargnée. Toutefois, il s’agit de la deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 dans de nombreux pays européens, selon l’Organisation mondiale de la santé. Pour son premier rapport* sur le sujet, l’OMS a appelé à agir face à ce grave problème de santé publique resté trop longtemps tabou… notamment en France.

 

Une récente enquête**, réalisée par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), s’est intéressée spécifiquement aux vétérinaires américains par rapport à ces maux si répandus que sont la dépression, la maladie mentale et le suicide. Plus de 10 000 vétérinaires ont répondu au questionnaire, dont 69 % de praticiens pour animaux de compagnie. Le tableau dressé est édifiant.

  •  6,8 % des hommes et 11 % des femmes vétérinaires présentent une maladie mentale grave et/ou des troubles psychiatriques, des sentiments de désespoir et d’inutilité depuis l’obtention de leur diplôme. Dans la population adulte américaine, ces taux sont seulement de 3,5 % chez les hommes et de 4,4 % chez les femmes.
  • 24,5 % des hommes et 36,7 % des femmes vétérinaires ont connu des épisodes dépressifs depuis leur sortie de l’école, soit environ une fois et demi la prévalence chez les adultes américains tout au long de leur vie.
  • 14,4 % des hommes et 19 % de femmes vétérinaires ont envisagé de se suicider depuis la fin de leur cursus. C’est trois fois la moyenne nationale américaine.
  • 1,1 % des hommes et 1,4 % des femmes vétérinaires ont tenté de se suicider depuis la fin de leurs études. Selon les auteurs, ces taux faibles, en dessous de la moyenne nationale, peuvent être dus à l’accès facile des vétérinaires aux euthanasiques et aux “succès” de leurs tentatives de suicide : il y a donc peu de survivants pour répondre à l’enquête…
  • Les trois principaux agents de stress identifiés par les répondants sont les exigences de la pratique vétérinaire, les responsabilités de gestion et les plaintes des clients en cas d’erreur professionnelle.

 

kakisky_morguefile.comCes résultats suggèrent que près d’un vétérinaire américain sur dix souffre de détresse psychologique grave et plus d’un sur six a envisagé le suicide depuis l’obtention de son diplôme. Des données complémentaires restent cependant nécessaires pour mieux caractériser les facteurs de risque sous-jacents du comportement suicidaire chez les vétérinaires et identifier les méthodes de prévention efficaces.

 

* Prévention du suicide : l’état d’urgence mondial, OMS, septembre 2014.

** Notes from the field : prevalence of risk factors for suicide among veterinarians, United States, 2015.

 

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