
Une étude menée aux États-Unis montre le lien entre la couverture vaccinale des animaux de compagnie et la position des propriétaires en matière de vaccins en santé humaine. Les personnes qui hésitent à se faire vacciner ou à faire vacciner leurs enfants seraient ainsi davantage réticentes à administrer les vaccins recommandés à leurs animaux de compagnie.
Toutefois, ces observations sont plus subtiles qu’il n’y paraît. D’abord, cela dépend du vaccin. Par exemple, celui contre la rage reste très largement administré, alors que la vaccination diminue pour d’autres maladies.
L’étude, menée en août 2023, est fondée sur les réponses à un questionnaire envoyé à 2 000 propriétaires de chiens et 1 400 propriétaires de chats. L’enquête a notamment porté sur le statut vaccinal des animaux de compagnie autour de quelques maladies :
- pour le chien : rage, parvovirus canin, maladie de Carré, grippe canine et maladie de Lyme ;
- pour le chat : rage, panleucopénie féline (parvovirose), herpèsvirus félin, chlamydiose féline et bordetellose féline.
Puis les propriétaires d’animaux ont été interrogés sur leur position quant à la vaccination humaine contre certaines infections et sur leur vision de la sécurité, de l’efficacité et de l’importance de chacun des vaccins. Leur opinion sur les vaccins infantiles, incluant les facteurs “religion” et “politique”, a également été recueillie. Enfin, des questions ont concerné leur confiance générale vis-à-vis des scientifiques et le budget annuel consacré à leur animal en dehors des frais de santé et vétérinaires.
Il apparaît ainsi que la grande majorité des personnes interrogées ont fait vacciner leurs animaux de compagnie contre la rage, même si les taux de vaccination des chiens étaient plus élevés que ceux des chats. Contre les autres maladies infectieuses, ces taux sont un peu plus faibles, mais restent importants.
Les propriétaires qui remettaient en question l’importance, l’efficacité et la sécurité des vaccins pour les animaux étaient généralement plus hésitants à se faire eux-mêmes vacciner. Et étonnamment, ceux qui avaient dépensé beaucoup d’argent dans des frais non vétérinaires (par exemple pour la pension ou l’éducation d’un animal) étaient plus enclins à renoncer à faire vacciner leur animal.
L’étude de Haeder a mis au jour que l’idéologie des propriétaires américains (pro-vaccin ou anti-vaccin) était corrélée à la décision de faire vacciner ou non leur animal de compagnie, bien que l’impact soit plus faible pour les vaccins pour animaux que pour ceux destinés aux humains.
Pourtant, « les inquiétudes concernant la défiance croissante à l’égard des vaccins demeurent et devraient être prises au sérieux, tant pour les animaux de compagnie que pour les humains, avant que les États-Unis ne tombent en dessous des seuils importants pour prévenir des épidémies majeures de maladies évitables par la vaccination », a déclaré Haeder. Cela pourrait en effet menacer à la fois la santé des humains et celle de leurs compagnons à quatre pattes, selon les chercheurs.