Une étude lève le voile sur des interactions au sein des cellules et ouvre la voie à de potentiels traitements contre des maladies neurodégénératives et le cancer, tant chez l’homme que chez l’animal.
Dans l’optique de mieux comprendre la base cellulaire du cancer, des chercheurs du Royal Veterinary College ont analysé les interactions au sein de cellules humaines et animales, en particulier celles qui touchent les mitochondries.
Ces organelles, principalement reconnues pour leur rôle de centrales énergétiques des cellules, peuvent jouer un rôle beaucoup plus important qu’il n’y paraît au premier abord. En effet, les mitochondries participent activement à la reprogrammation des cellules chez les mammifères. En réponse à des perturbations, elles peuvent rétro-communiquer avec le noyau pour piloter la transcription des gènes. Ce processus est connu sous le nom de réponse rétrograde mitochondriale (MRR).
Mais cette ascendance sur l’expression génétique des cellules, bien qu’importante pour l’adaptation cellulaire au stress, peut être détournée et exploitée, notamment dans la pathogenèse de la prolifération cellulaire incontrôlée, plus connue sous le nom de cancer.
En analysant des cellules cancéreuses félines, canines, mais aussi humaines, plus ou moins agressives, les chercheurs ont pu démontrer que la MMR est assistée par des sites de contact entre les mitochondries et le noyau qui facilitent la communication. Et selon la sensibilité des cellules à la chimiothérapie, donc la capacité de contrôler la maladie, une quantité différente de sites de contact est retrouvée entre les mitochondries et le noyau.
Cette découverte constitue un pas de géant dans la compréhension de la communication mitochondrie-noyau, et plus globalement de la signalisation intracellulaire. Les auteurs suggèrent que cette association pourrait être ciblée et contrôlée, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques dans la lutte contre de nombreuses maladies, dont le cancer.
C’est la première étude du genre à dévoiler l’association entre les mitochondries et le noyau comme un processus régulé susceptible d’être contrôlé pharmacologiquement. L’impact de cette découverte est probablement plus important que la compréhension avancée de la physiologie et de la pathologie des cellules de mammifères, déclarent les auteurs. « C’est vraiment révolutionnaire, car cela nous permettrait de développer des moyens de corriger la signalisation mitochondriale dans des conditions pathologiques telles que le cancer et la neurodégénérescence. »