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Zoonoses en Europe : en 2024, les épidémies ont souvent commencé dans l’assiette

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Zoonoses en Europe : en 2024, les épidémies ont souvent commencé dans l’assiette

Le rapport annuel Efsa-ECDC montre une hausse des infections d’origine alimentaire et confirme l’urgence d’une approche “One Health”.

Campylobacter, Salmonella, Escherichia coli, Listeria : derrière ces noms familiers des microbiologistes se cache les principales zoonoses qui sévissent dans l’Union européenne. Le rapport European Union One Health 2024 Zoonoses Report, publié conjointement par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), dresse un constat sans ambiguïté : les infections d’origine animale et alimentaire restent une menace majeure pour la santé publique européenne.

En 2024, les États membres ont notifié 168 396 cas de campylobactériose, soit près des deux tiers de l’ensemble des zoonoses déclarées, et 79 703 cas de salmonellose. S’y ajoutent 11 738 infections par des Escherichia coli producteurs de shigatoxines (Stec) et 3 041 cas de listériose, une maladie moins fréquente mais à la létalité élevée chez les personnes âgées, immunodéprimées ou enceintes. Pour ces quatre infections majeures, la tendance est à la hausse sur les cinq dernières années, malgré des décennies de progrès en hygiène des aliments et en contrôle vétérinaire.

 

Ne pas oublier les denrées d’origine non animale

Le nombre de foyers de toxi-infections alimentaires augmente lui aussi par rapport à 2023, avec davantage de malades et plus d’hospitalisations, même si les décès reculent légèrement. Les données pointent toujours la même combinaison à risque : Salmonella et produits à base d’œufs. Mais le rapport souligne un fait moins évident : les denrées d’origine non animale, notamment les légumes frais ou transformés, sont associées au plus grand nombre de décès dans les foyers à forte suspicion, rappelant que la “chaîne du froid” et l’hygiène ne concernent pas uniquement la viande et les produits laitiers.

Pour les agences européennes, ces chiffres sont un plaidoyer en faveur d’une véritable approche “One Health”. La maîtrise des zoonoses ne se joue pas seulement dans les services d’urgence ou les laboratoires hospitaliers, mais tout au long de la chaîne : conditions d’élevage, usage raisonné des antibiotiques en médecine vétérinaire, contrôle des abattoirs, transformation et distribution des aliments, comportements des consommateurs, etc.

À l’heure où s’accumulent les alertes relatives à la résistance aux antimicrobiens, chaque épisode de toxi-infection évitable sonne comme un rappel : la sécurité sanitaire européenne commence bien avant l’hôpital, souvent au champ, dans l’étable… voire dans nos cuisines.

 

 

 

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