mardi, décembre 3, 2024
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Vieillissement : le chien aussi peut espérer vivre plus longtemps

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Vieillissement : le chien aussi peut espérer vivre plus longtemps

Des généticiens de l’université de Washington (États-Unis) étudient le processus de vieillissement chez l’animal domestique*. Selon eux, certains médicaments courants pourraient aider à augmenter la longévité des animaux de compagnie, contribuant en parallèle à améliorer leur santé et leur qualité de vie. Ils ont lancé des essais avec la rapamycine, un médicament antirejet administré aux patients qui ont subi une greffe, pour évaluer sa capacité à retarder le vieillissement chez le chien. Ce médicament a déjà réussi à prolonger de plus de 25 % la vie de la souris. Un effet similaire chez le chien, qui reste à confirmer, pourrait augmenter sa durée de vie de plusieurs années.

 

vieillissement du chienFace à une espérance de vie humaine qui ne cesse d’augmenter, la longévité des animaux de compagnie, tels que le chien et le chat, apparaît beaucoup trop courte. Or la recherche en biologie du vieillissement a fait des progrès majeurs au cours des dernières années. Des molécules capables de ralentir le vieillissement et de prolonger la durée de vie ont notamment été testées avec succès chez les petits mammifères, comme la souris et le rat. Ces mêmes avancées pourraient bénéficier aux animaux de compagnie, comme le chien qui peut désormais espérer vivre en meilleure santé et jusqu’à cinq années supplémentaires (deux à trois ans pour un chien de grande taille, quatre à cinq ans pour un chien de petite taille).

De faibles doses de rapamycine, un médicament immunosuppresseur connu pour rallonger la vie des mammifères, ont été ajoutées à la ration de 24 chiens d’âge moyen, de race golden retriever, labrador et berger allemand. La phase initiale de cet essai ne visait qu’à démontrer l’absence d’effets secondaires importants liés au traitement. Mais les chercheurs ont également constaté des améliorations statistiquement significatives de la fonction cardiaque chez les chiens ayant reçu la rapamycine, par rapport à ceux traités avec le placebo, semblable à ce qui avait été observé en laboratoire chez la souris âgée.

Bien entendu, il s’agit d’une étude à l’échantillon limité, qui nécessite de répliquer les résultats encourageants obtenus sur une plus large échelle et sur une période plus longue. À ce stade, il n’existe pas de preuve que les améliorations de la fonction cardiaque observées avec la rapamycine indiquent une amélioration plus globale de la santé des chiens, ou un vieillissement ralenti, ou encore quels seront les effets secondaires à long terme. L’analyse des données obtenues lors de cette première phase est toujours en cours, et les résultats complets ne sont pas encore publiés. La phase 2 de l’essai devrait débuter d’ici à la fin de l’année et s’étendre sur trois à cinq ans. Les chiens sélectionnés** pour cette étude recevront une faible dose de rapamycine et seront régulièrement évalués via des examens vétérinaires et des activités avec leur propriétaire. Plusieurs fonctions et caractéristiques, en lien avec l’âge, seront suivies (cognition, systèmes cardiaque et immunitaire, incidence du cancer).

 

Des différences de longévité inexpliquées

Les canidés sauvages vivent plus vieux que leurs congénères domestiques. Certains chiens ont toutefois atteint l’âge canonique de 29 ans, ce qui incite les scientifiques à penser que ces animaux possèdent un métabolisme capable de les maintenir en vie et en bonne santé plus longtemps qu’actuellement. Toutefois, il reste difficile de déterminer pourquoi certaines espèces animales vivent plus longtemps que d’autres. Pour certains, leur longévité serait notamment due au fait qu’elles ont connu peu de prédateurs pendant des millions d’années. Cela expliquerait également pourquoi la durée de vie a tendance à être plus élevée chez les gros animaux. Les espèces au mode de vie solitaire atteignent aussi un âge plus avancé, sans doute parce qu’elles sont moins exposées aux maladies que si elles vivaient au sein de populations nombreuses.

Pendant longtemps, il était considéré que les espèces présentant des taux métaboliques et un rythme cardiaque plus élevés vivaient moins longtemps en raison de leur horloge biologique plus rapide. Cependant, certains animaux aux battements cardiaques rapides, comme les perroquets, ne semblent pas se conformer à cette règle. Les aras, par exemple, peuvent vivre au-delà de 100 ans.

Les essais menés chez le chien pourraient également bénéficier à l’homme. De nombreux chercheurs travaillent actuellement à augmenter l’espérance de vie humaine. Une étude, initiée cette année, devrait notamment permettre de déterminer si la metformine, un médicament pour traiter le diabète, est susceptible d’augmenter la longévité chez l’homme.

 

* Pour en savoir plus : http://dogagingproject.com/

** Pour participer à la phase 2 de cet essai, incluant des chiens d’au moins 6 ans, pesant au minimum 18 kg et en bonne santé : http://dogagingproject.com/phase-2-application/

 

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