À l’horizon 2030, les vétérinaires devraient être des acteurs clés du bien-être et de la santé des animaux, et voir leurs rôles étendus et mieux valorisés par la société. Pour cela, ils devront former des équipes sereines et solides, bien préparées et encadrées afin de prétendre aux bénéfices d’un leadership exceptionnel. Un large éventail de carrières s’offrira à eux, et leurs entreprises, pour être prospères, seront innovantes et centrées sur la clientèle. Telles sont les ambitions pour la profession listées dans un récent rapport* de la British Veterinary Association (BVA) et du Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS), issu d’une année de travail. Toutes les parties prenantes ont été consultées. Les six ambitions dégagées de cette masse d’informations recueillies sont déclinées dans un plan d’actions à mettre en œuvre. Outre-Manche, demain commence aujourd’hui.
Le nouveau rapport, présenté lors du congrès de la BVA, est le point culminant d’une année entière de recherches, de consultations, de réunions de travail sur et avec les vétérinaires, les auxiliaires, les membres de l’équipe vétérinaire au sens large, les principaux intervenants, les propriétaires d’animaux et le grand public. Cette vaste consultation, qui n’a pas manqué de lever le voile sur certains défis stratégiques délicats, a permis de rassembler les points de vue de chaque partie prenante et ses ambitions pour la viabilité future de la profession.
À chaque étape de l’enquête, des blogs, des sondages, des manifestations ont permis de cerner les tendances d’aujourd’hui et de considérer les enjeux de demain grâce à l’implication de centaines d’étudiants vétérinaires et de milliers de vétérinaires et de non-vétérinaires. Six grands thèmes en sont ressortis, détaillés dans un rapport de 64 pages qui présente une vision et des ambitions claires via 34 recommandations d’évolution.
Bien que l’accent ait été mis sur les vétérinaires, les nurses n’ont pas été oubliées tout au long du projet et de nombreuses ambitions sont communes aux deux professions. Le rapport recommande toutefois aux auxiliaires vétérinaires de les adapter et de bâtir, sur le fondement de ce travail, leur vision spécifique de l’avenir et leurs propres ambitions.
La profession vétérinaire dans son ensemble est maintenant appelée à façonner son futur de façon cohérente, en devenant le moteur des évolutions à venir et des nouvelles tendances à prendre en compte. La voie à suivre pour atteindre les perspectives envisagées passe par la mise en œuvre de 34 recommandations, parmi lesquelles :
> explorer et mener une consultation sur une organisation durable du cursus vétérinaire, jusqu’à la viabilité d’un diplôme partiel, permettant aux étudiants vétérinaires de cibler leurs études et de se spécialiser pendant leur cursus (n° 16) ;
> revoir le cadre réglementaire pour les entreprises vétérinaires afin d’assurer un niveau de concurrence autorisant la coexistence d’une gamme de modèles économiques, de garantir le professionnalisme sur le plan commercial, et d’explorer les implications des nouvelles technologies comme en télémédecine (n° 23) ;
> adopter une approche concertée, fondée et factuelle, pour assurer la santé mentale et le bien-être de l’équipe vétérinaire (n° 10) ;
> entreprendre une étude sur le personnel vétérinaire afin d’évaluer les avantages, les moyens de reconnaissance et les conditions de travail des praticiens et des auxiliaires, mais aussi les leviers de la faiblesse et de l’inégalité de certaines rémunérations (n° 18) ;
> élaborer une campagne de sensibilisation du public pour mieux faire connaître l’étendue des domaines de compétence du vétérinaire, en incluant ses rôles en santé publique, dans la recherche, dans les services publics, dans l’industrie, dans l’enseignement, etc. (n° 22) ;
> renforcer le leadership des vétérinaires en explorant les options pour afficher une plus grande cohérence dans la représentation de la profession (n° 30) et en développant les moyens de faire émerger la prochaine génération de leaders vétérinaires, y compris via l’identification et le développement de talents, en leur fournissant les compétences et les conditions nécessaires à la réussite (n° 31) ;
> envisager le développement d’une plate-forme dédiée au bien-être animal en ligne, afin de mieux diffuser les résultats des recherches et les outils disponibles, notamment l’évaluation critique des pratiques courantes à la lumière des nouvelles avancées (n° 3).
D’autres recommandations prônent l’élaboration et la promotion d’une stratégie de protection des animaux pour la profession (n° 1), une meilleure collaboration avec les professionnels de la santé humaine et les organisations environnementales (n° 6), l’adoption d’une vision plus stratégique à long terme pour le financement de la recherche (n° 9), ou encore l’exploration des moyens d’encourager la diversification de la profession (n° 20) y compris en réformant la sélection à l’entrée des écoles vétérinaires au Royaume-Uni.
Au fil des dernières années, la profession vétérinaire a dû s’adapter et affronter les évolutions de front. Aujourd’hui, le défi consiste à réaliser cette stratégie commune et à prendre en main l’avenir, dans un même élan mêlant confiance en soi et fierté d’être vétérinaire.
La profession outre-Manche selon les données du RCVS
– 27 934 chirurgiens vétérinaires, dont 20 571 exercent au Royaume-Uni
– 12 670 infirmières vétérinaires
– 5 606 structures vétérinaires