jeudi, novembre 21, 2024
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Un écureuil sauvage qui prospère en ville

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Un écureuil sauvage qui prospère en ville

Malgré un environnement urbain pas toujours adapté, de nombreux animaux décident tout de même de s’y installer. Si l’écureuil roux eurasien a fait de la ville sa nouvelle maison, toutes les espèces ne sont pas égales face aux perturbations de la vie urbaine. Certains rongeurs, poussés dans leurs retranchements, voient leur capacité à résoudre des problèmes augmenter, alors que d’autres sont dans l’incapacité de réussir. Mieux comprendre la dynamique des interactions pourrait atténuer les conflits entre l’homme et les animaux en ville.

 

Contrairement au milieu naturel, les zones urbaines sont recouvertes de béton et de constructions artificielles et grouillent de personnes et de véhicules. Malgré cet environnement inhospitalier, certaines espèces sauvages choisissent de migrer pour s’installer en milieu urbain et y prospèrent. Les animaux font souvent preuve d’adaptation et d’agilité comportementale pour faire face aux défis et aux exigences de la vie en ville. Comparée à ses cousins des champs, la faune urbaine montre une grande flexibilité et une capacité extraordinaire à résoudre des problèmes, ce qui lui permet d’exploiter de nouvelles ressources et de montrer une forte résilience face à des conditions environnementales modifiées par l’homme.

C’est le cas de l’écureuil roux eurasien (Sciurus vulgaris). Des chercheurs dirigés par Itsuro Koizumi de l’université d’Hokkaido ont voulu identifier les caractéristiques précises des environnements urbains responsables du développement des performances de ces animaux des villes et leur importance relative. Ils ont ainsi évalué l’impact de quatre caractéristiques environnementales urbaines (perturbation humaine directe, perturbation humaine indirecte, présence de verdure et taille de la population d’écureuils) sur la capacité des rongeurs à résoudre un problème en lien avec la vie en ville.

Un casse-tête avec des écrous, des leviers et des solutions contre-intuitives avec une friandise à la clé ont été placés dans onze zones urbaines, dans la province de Hokkaido au Japon, choisies pour leur diversité en termes de densité humaine ou animale, et la présence de bâtiments ou de verdure. Sur les 71 écureuils confrontés à ces jeux étranges, un peu plus de la moitié d’entre eux ont réussi (53,5 %). L’augmentation de la population humaine, du nombre de bâtiments ou encore la proximité avec d’autres écureuils diminuent cependant les chances de succès. Mais lorsqu’un écureuil parvient à ses fins dans ces conditions difficiles, le temps nécessaire pour arriver à la friandise diminue à chaque essai, en particulier dans les zones les plus peuplées.

« L’un des principaux facteurs de stress, la perturbation humaine directe, conduit certains écureuils à échouer et d’autres à mieux réussir face à la résolution de problèmes inédits, souligne Pizza Ka Yee Chow, l’auteur principal de l’article. L’une des explications avancées est que les écureuils vivant dans les zones urbaines perçoivent toujours les habitants comme une menace potentielle, mais y réagissent différemment. Il y a ceux qui réussissent en déployant une solution rapidement, tandis que les autres abandonnent simplement, dans les deux cas pour éviter la proximité avec l’homme. »

Ces résultats montrent que l’environnement urbain façonne deux phénotypes extrêmes vis-à-vis de l’adaptabilité des comportements. Le premier encourage un apprentissage sous-tension plus efficace, et l’autre pousse au contraire les animaux à abandonner face à de nouvelles problématiques. Mieux comprendre ces deux dynamiques opposées permettrait de réduire les conflits entre les populations animales et humaines au sein des environnements urbains, et d’améliorer la gestion de la faune dans les villes.

 

 

 

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