jeudi, novembre 21, 2024
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Recherche translationnelle : le sommeil caractérisé chez le chien

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Recherche translationnelle : le sommeil caractérisé chez le chien

Jusqu’à récemment, les connaissances sur le sommeil du chien n’étaient que parcellaires. Une nouvelle étude établit un référentiel de base qui permettra de mieux comprendre, caractériser et traiter les troubles du sommeil canins, voire humains.

 

Il était grand temps que la recherche s’intéresse au sujet. Les dernières études sur le sommeil du chien dataient d’il y a plus de vingt ans. Elles étaient non seulement dépassées par les découvertes récentes autour du sommeil en général, mais avaient été effectuées sur un nombre restreint d’animaux et dans un environnement très contrôlé.

« Ces études anciennes ne proposent pas de données pertinentes sur la façon dont les chiens vivent, et dorment, dans la vraie vie », estime Margaret Gruen, professeure adjointe de médecine comportementale à la NC State University. Elle et son équipe ont donc voulu mettre à jour ces résultats obsolètes et combler le manque de connaissances.

Ils ont suivi 42 chiens adultes en bonne santé (21 mâles et 21 femelles) âgés de 2 à 8 ans pendant deux semaines. La plupart des chiens ont deux pics d’activité pendant une journée classique, un plus court entre 8 h et 10 h suivi d’une période de calme à midi, puis une période active plus longue entre 17 h et 23 h. Tous les chiens étaient plus dynamiques les week-ends que les jours de semaine.

Le poids ou le sexe des animaux peuvent avoir un effet sur ces périodes d’activité. En effet, les chiens plus légers ont tendance à être plus actifs sur une courte période, juste après minuit, tandis que les femelles semblent être plus actives en soirée que les mâles. Et naturellement, les chiens âgés apparaissent moins actifs que les autres pendant les pics d’activité, même s’ils sont en bonne santé.

Rien de surprenant pour les chercheurs donc, qui constatent que les chiens sont généralement plus dynamiques en présence de leur maître, souvent absent pendant la journée. Ces données concordent avec d’autres hypothèses formulées auparavant, à la différence que cette étude aboutit à des données concrètes, caractérisées et documentées.

Ainsi, ces travaux établissent une base de référence sur les habitudes de sommeil chez les chiens adultes sains. En partant de ces normes, il est ensuite possible de mieux caractériser les anomalies et détecter plus rapidement des troubles qui perturbent le sommeil, pour ensuite pouvoir les traiter.

En effet, de nombreuses maladies canines peuvent provoquer des troubles du sommeil, comme chez l’homme. C’est notamment le cas de certains dysfonctionnements cognitifs ou lors d’affection chronique douloureuse. Avant cette étude, il n’était question que de perturbations du cycle sommeil/éveil, mais sans référentiel disponible. Une lacune désormais comblée, ce qui va permettre l’étude, la détection et le traitement de ces maladies, voire d’aborder différemment le comportement, l’évolution et le vieillissement chez le chien.

Les nouvelles données pourraient également trouver leur intérêt en médecine humaine. La recherche translationnelle chez le chien de compagnie offre en effet une opportunité d’étudier le sommeil et d’acquérir une meilleure compréhension de ses dysfonctionnements chez l’animal et l’homme. Véritables membres de la famille, en plus de partager un environnement commun, une routine et, dans une certaine mesure, un rythme de vie avec leurs propriétaires, les chiens présentent des similitudes en termes d’architecture et de cycles du sommeil. En tant que modèle translationnel des perturbations du sommeil chez l’homme, le chien permet ainsi d’identifier les facteurs naturels et complexes à l’origine des troubles du sommeil, contrairement aux modèles murins chez lesquels ils sont artificiellement induits.

 

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