L’impression en trois dimensions (3D) représente une avancée technologique majeure qui touche de nombreux secteurs, dont le domaine médical, humain et animal. La bio-impression de tissus biologiques, qui a commencé à se développer il y a plus de 20 ans, ne cesse de faire reculer les limites de la médecine régénératrice, de la chirurgie osseuse et de l’implantologie. Aujourd’hui, cette technique innovante permet de créer des dispositifs médicaux pour l’homme (modèles physiologiques de peau, greffons, implants, prothèses, etc.), mais aussi plus récemment pour l’animal. Elle offre aux praticiens des solutions personnalisées et imprimées sur mesure.
La bio-impression est un développement de l’impression 3D qui a connu la plus forte croissance et des innovations révolutionnaires ces dernières années (modèles de molécules, cellules et organes humains). Le marché de la bio-impression, estimé à 100 milliards de dollars en 2015, devrait connaître une croissance de 36 % entre 2017 et 2022, surpassant de nombreux domaines liés à l’impression 3D. Si Organovo, le premier laboratoire spécialisé, reste le leader de cette industrie, d’autres acteurs clés se sont développés progressivement aux États-Unis et au Canada, mais aussi en Europe (la France avec Poietis et 3d.Fab), en Russie, en Asie, etc.
Aujourd’hui, plusieurs applications de l’impression 3D bénéficient aux animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages. De par le monde, chiens, chats, oiseaux, rongeurs et même tortues et pingouin ont été équipés de prothèses adaptées à leur morphologie et à leur handicap par des équipes de vétérinaires et d’ingénieurs.
Ainsi, des chiens et un chat nés avec des membres atrophiés, amputés ou paralysés ont retrouvé une mobilité grâce à des prothèses créées spécialement pour eux et imprimées en 3D, leur permettant de se déplacer normalement. En Nouvelle-Zélande, une équipe de chercheurs a créé une prothèse destinée à un pingouin amputé d’une patte. Un toucan du Costa Rica a retrouvé l’usage de son bec grâce à un modèle 3D imprimé. Aux États-Unis, un canard aux deux pattes déformées a pu remarcher à l’aide de prothèses sur mesure. Des tortues marines blessées ont été appareillées, l’une en Turquie où les scientifiques ont pu reproduire un modèle digital du bec et ont conçu une prothèse en titane imprimée en 3D, l’autre en Irlande où ils ont fabriqué une nouvelle nageoire en 3D à partir de polymère et de titane.
Au Brésil, c’est une tortue terrestre, victime d’un incendie de forêt, qui a retrouvé une carapace plus vraie que nature, créée à partir d’une quarantaine de photos et imprimée en quatre pièces, chacune ayant nécessité une cinquantaine d’heures d’impression. L’équipe de vétérinaires “nouvelle génération” qui s’est occupée d’elle a déjà reconstruit, grâce à la 3D, le bec d’un toucan, d’un perroquet et d’une oie. Elle est aussi à l’origine de la première greffe de bec en titane pour un ara du Brésil.
Mais l’impression 3D vétérinaire n’est pas cantonnée aux animaux exotiques. Ainsi, en Grande-Bretagne, le docteur Noël Fitzpatrick repousse les frontières de la chirurgie vétérinaire avec l’aide de la technologie 3D, réalisant des prothèses bioniques pour redonner leur motricité aux chiens et chats de sa clientèle. Le cheval n’est pas oublié : l’entreprise australienne Csiro a lancé la fabrication de fers en titane imprimés en 3D, plus légers et conçus pour aider à soulager certaines affections locomotrices chroniques.
Dans un domaine moins médical et plus futile, les propriétaires d’animaux de compagnie peuvent s’inspirer des créations proposées sur la plate-forme Cults pour s’offrir des objets 3D personnalisés, plus ou moins utiles : cela va du distributeur de croquettes automatisé à la gamelle de voyage, de la muselière en forme de bec de canard au jeu éducatif pour chien, de la médaille de collier à la pelle à litière, en passant par le nichoir ou la mangeoire à oiseaux et la cabane pour rongeur. Les fichiers 3D à télécharger peuvent être imprimés sur des imprimantes 3D personnelles en FDM (impression par dépôt de matière fondue).
https://www.youtube.com/watch?v=lv9tXp_mRK4