La popularité des races de chiens à tête plate ne fait que prendre de l’ampleur depuis quelques années, et ce, malgré leurs problèmes de santé et contre les recommandations éthiques des vétérinaires. Les chercheurs souhaitent mieux comprendre l’origine de cet engouement pour limiter l’essor démographique anticipé de ces races.
Au cours de la dernière décennie, la popularité des chiens brachycéphales dits à face plate a considérablement augmenté au Royaume-Uni et dans le monde. Et ce, malgré les problèmes de santé auxquels ces races font face.
En effet, les races brachycéphales sont fortement prédisposées à développer une gamme de troubles intrinsèquement liés à leur physique. On retrouve régulièrement chez ces chiens des maladies respiratoires, des maladies oculaires, de la dystocie, des pathologies de la colonne vertébrale, ou encore l’apparition de pneumonie ou de coups de chaleur.
Du fait de leur physique, les chiens à face plate ont en moyenne une durée de vie réduite de 4,1 ans par rapport à leurs cousins au museau long. Certains vétérinaires argumentent même que les bouledogues et les carlins auraient une santé si compromise qu’il faudrait arrêter de les reproduire ; une question de bien-être, tant pour l’animal que son propriétaire.
En effet, les propriétaires d’animaux atteints de maladies chroniques signalent une plus grande détresse psychologique et une qualité de vie inférieure que les propriétaires d’animaux en bonne santé.
Et pourtant, malgré ces mises en garde contre la reproduction et l’achat de chiens brachycéphales, les futures propriétaires de chiens, attirés par l’apparence physique de ces races, continuent à se tourner vers ces chiens malformés.
Une nouvelle étude souhaite éclaircir cette prise de décision afin d’éviter la prolifération future, ou la perpétuation, de races qui sont sujettes à des troubles de santé intrinsèques.
Les chercheurs ont voulu explorer et quantifier les facteurs associés à l’envi des propriétaires de chiens brachycéphales de réacquérir et / ou recommander ces races aux futurs propriétaires novices de chiens. En se faisant, ils ont souhaité également explorer les raisons qui pousseraient les propriétaires de chiens brachycéphales à recommander ou non leur race actuelle.
Et sans surprise, les propriétaires s’attachent à leurs chiens. Tellement qu’ils sont très enclins à vouloir posséder de nouveau une race brachycéphale par la suite (93,0%) et de recommander cette race à d’autres propriétaires (65,5%). Et cette envie est d’autant plus forte si le propriétaire possédait auparavant une race à face plate et que la relation chien-propriétaire est proche.
En revanche, l’envie inverse apparait en cas de problèmes de santé trop nombreux, une impression que l’état de santé de son chien est bien meilleur que le reste de la race ou encore l’apparition de comportements problématiques chez le chien.
Les critères qui poussent les personnes à acquérir un chien à face plate sont leurs comportements agréables en concordance avec un chien de compagnie, leur adaptation à un mode de vie sédentaire dans un espace limité et leurs aptitudes à bien s’entendre avec les enfants.
En revanche, les propriétaires déconseillaient les chiens brachycéphales pour leurs nombreux problèmes de santé, le coût qui s’ensuit pour s’en occuper, les problèmes d’éthique et de bien-être associés à l’élevage de chiens brachycéphales, les effets négatifs sur la vie des propriétaires et certains comportements désagréables.
Mieux comprendre l’attachement à ces races avec une santé fragile et comment celui-ci peut être atténué permettra de mieux contrôler l’engouement pour les chiens à face plate sur le long terme, et par la suite éviter des situations éthiques questionnables.