La communauté scientifique accentue ses recherches sur l’impact des résidus médicamenteux dans l’eau depuis le Grenelle de l’Environnement. Dans le cadre du prochain Plan national santé-environnement (n°2), les nouvelles initiatives se concentrent sur la limitation de ces résidus, non seulement dans l’eau (nappes phréatiques, eau potable, etc), mais également dans les végétaux et les denrées animales.
Si en termes de rapport de force, le médicament humain est dix fois plus important que le médicament vétérinaire, il n’en demeure pas moins que le PNSE 2 cherche à changer durablement les pratiques des éleveurs et de leurs prescripteurs que sont les vétérinaires. Dans le collimateur du programme ? Antibiotiques, hormones et antiparasitaires. Le lien entre résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées animales et dans l’eau potable devrait ainsi faire évoluer la définition des Limites maximales de résidus (LMR).
Les différentes actions prévues sont les suivantes :
- Une hiérarchisation des molécules incriminées en fonction de leur impact (poids, impact sanitaire sur l’environnement, biodégradabilité),
- La généralisation de l’état des lieux d’étude de la contamination des eaux et des sols (dans une précédente étude, seuls trois bassins avaient été concernés, et pas forcément les plus impactés par l’élevage : Seine-Normandie, Rhône-Alpes et Adour-Garonne),
- Une concentration des efforts de recherche pour mieux appréhender l’impact des résidus sur l’environnement et la santé. Une attention devrait être portée sur les sources émettrices de résidus que sont notamment l’industrie pharmaceutique, les structures vétérinaires, les élevages, mais également les abattoirs et les sociétés d’équarrissage,
- La pérennisation de la diminution des rejets en créant une banque de données, en informant et éduquant les professionnels (bonnes pratiques) et les particuliers (usages et cycle de vie du produit), en modifiant le cahier des charges des demandes l’AMM (intégration de l’impact environnemental sur l’ensemble des médicaments, avec suppression des seuils en vigueur actuels qui en excluent nombre de molécules).
Enfin, ces différentes mesures devraient intégrer des aspects socio-économiques.