La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a réuni le 28 janvier plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) pour annoncer les mesures prises par la France pour préserver les éléphants et lutter contre le braconnage et le trafic d’ivoire.
Le constat dressé par les ONG est alarmant : quatre fois plus d’ivoire issu du braconnage ces dernières années, et les populations d’éléphants d’Afrique centrale réduites de moitié en dix ans… Plusieurs groupes armés clandestins utilisent le trafic de matières animales, et notamment d’ivoire, pour financer leurs activités. De plus, les certificats d’exportation européens sont parfois détournés par les trafiquants pour permettre la vente illégale d’ivoire.
Six mesures pour sauver l’éléphant
En réaction à cette situation, six décisions ont été prises par la ministre :
- suspendre la délivrance de certificats d’exportation d’ivoire brut par la France ;
- appeler les autres pays européens à faire de même ;
- accroître la vigilance vis-à-vis des certificats de commercialisation dans l’Hexagone ;
- renforcer la coopération entre le ministère de l’Écologie et les Douanes pour lutter plus efficacement contre la fraude, notamment aux frontières ;
- organiser dans l’année une nouvelle opération de destruction d ivoire illégal ;
- renforcer les sanctions prévues lors de trafic d’espèces protégées (éléphants, rhinocéros, tigres, etc.) dans le projet de loi biodiversité, qui sera débattu dans quelques semaines.
La France rejoint ainsi l’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni et une partie des États-Unis, qui interdisent déjà les exportations d’ivoire.
Après l’éléphant, le rhinocéros
L’homologue de Ségolène Royal en Afrique du Sud, la ministre Edna Molewa, a présenté de son côté un triste record pour les rhinocéros sud-africains, le 22 janvier dernier. L’an passé, 1215 de ces animaux ont été tués par des braconniers. De même qu’en France pour l’éléphant, plusieurs mesures sont mises en œuvre pour lutter contre le trafic de corne, très prisée en Asie :
- déplacement des rhinocéros vers des zones de protection intensive ;
- programme de vente d’individus ;
- collaboration locale, nationale et internationale accrue pour la répression anti-braconnage ;
- recours à la technologie médico-légale ;
- vigilance renforcée aux portes d’entrée et de sortie du commerce illicite ;
- augmentation du taux de condamnation des braconniers ;
- collaboration avec Interpol ;
- protection de l’espèce à long terme.