L’issue de l’appel à candidature en vue d’agréer pour 10 ans le prochain délégataire en charge de la gestion du fichier d’ identification des carnivores domestiques est enfin connue. Après une première tentative de mise en concurrence infructueuse en 2010, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll , a retenu l’offre de la Société I-CAD.
Cette Société qui réunit les deux anciens délégataires, le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) et la Société centrale canine (SCC), semblait bien placée mais la DGAL a maintenu le suspens et les candidats sous pression jusqu’au bout. A l’actif de Direction générale de l’alimentation (DGAL) on retiendra sa volonté d’aboutir à l’unification des fichiers dont la gestion était jusque là principalement répartie entre les chiens (SCC) et les chats (SNVEL) puisque ces deux structures étaient à l’origine de la création des fichiers d’identification.
A son passif, on retiendra le pilotage hasardeux de ses délégataires, dans la tourmente créé par le développement de l’identification par radiofréquence au détriment du tatouage, l’inertie aux adaptations nécessaires et le poids politique de la SCC ayant longtemps pesés sur la situation au détriment d’une baisse tarifaire de l’identification.
L’incitation militante, que d’autres entreprises répondent à l’appel d’offres, était une autre solution étudiée de près par certains membres de l’administration centrale. Enfin , la piste d’une gestion par l’Institut de l’élevage a été évoquée durant un temps.
A l’actif du Ministre ? Disons qu’il a su opportunément « pousser le ballon au fond du filet », à l’issue d’un match qui a épuisé ses prédécesseurs.
Qui aurait parié sur la capacité de la SCC et du SNVEL à surmonter leurs différents historiques pour construire la proposition gagnante ? Les obstacles étaient nombreux et d’aucuns au sein de la SCC ont brouillé les cartes, allant jusqu’à préparer et présenter une candidature solo amenant la SCC au retrait du projet commun avec le SNVEL, à la veille de la clôture du précédent appel d’offres.
I Cad, guichet unique
Derrière ce nom de code, une simplification technique est en jeu. En effet, jusqu’à présent, les schémas de fonctionnement de l’identification étaient complexes. Pas pour le chat et le furet, totalement gérés par le SNVEL depuis l’origine de l’identification de ces espèces, sous l’impulsion du président fondateur, René Bailly. La complexité du processus résidait dans l’existence conjointe de deux organismes gestionnaires, l’un du tatouage et des chiens identifiés (la SCC), l’autre du circuit de la puce électronique et de la mise à jour des dossiers. Au final, les transferts entre ces deux fichiers avaient un coût, non négligeable en période de conflit entre gestionnaires.
Dorénavant, I Cad est un guichet unique.
Le président de la SCC, Christian Eymar Dauphin, prend la présidence du conseil de surveillance de l’entreprise unique. L’opérationnel est placé sous la direction de Rémi Gellé, directeur de la SIEV depuis son départ de la présidence du SNVEL. Les salariés des anciennes structures sont donc reconduits, les uns au siège de la SCC à Aubervilliers dont le rôle est la saisie et l’administration des dossiers, les autres à L’Haÿ-les-Roses dans les locaux de feu la SIEV, avec pour rôle la gestion des puces électroniques et des certificats d’identification.
Au quotidien, rien ne change pour le vétérinaire, à lui de décider quelles puces commander et par quel biais (I Cad ou laboratoire directement, renvoi des documents à L’Haÿ-les-Roses).