Les chercheurs des universités de Cornell et du Wisconsin sont formels : l’épizootie actuelle d’influenza A, qui a déjà touché plus d’un millier de chiens dans la région de Chicago, est due à une nouvelle souche jamais observée aux États-Unis, le sous-type H3N2 d’origine asiatique.
Les tests génétiques, réalisés par The National Veterinary Services Laboratories dans l’Iowa, confirment ainsi que le virus grippal de sous-type H3N2 qui circule et se propage outre-Atlantique est étroitement apparenté à des souches asiatiques de la grippe A H3N2 qui affectent les populations canines chinoises et sud-coréennes depuis 2006. Ces souches ont également provoqué une infection et des troubles respiratoires chez des chats en Asie, même si aucun cas félin n’est signalé aux États-Unis pour le moment.
Les huit fragments du génome du virus américain correspondent à 99 % à ceux des virus isolés chez des chiens et des chats en provenance de Corée du Sud. Le virus est donc probablement venu d’Asie, quoique pas nécessairement de la Corée du Sud, estiment les chercheurs de Cornell.
Bien que tous les foyers antérieurs de grippe canine aux États-Unis ont été causés par le sous-type H3N8, les tests génétiques menés sur les échantillons prélevés dans la région de Chicago ne montrent aucun signe de réassortiment avec des virus canins de sous-type H3N8 ou aviaires de sous-type H3N2. Le virus de la grippe canine H3N2 d’origine asiatique est également distinct de celui de la grippe A saisonnière humaine.
Un test sérologique spécifique au H3N2 est en développement et sera bientôt disponible.
Quant à la prévention, les chercheurs ne savent pas encore si les vaccins actuellement dirigés contre le sous-type H3N8, toujours en circulation, fourniront une immunité croisée aux chiens exposés au sous-type H3N2. Toutefois, même sans empêcher l’infection, la vaccination peut réduire l’incidence et la gravité de la maladie. Il n’existe en revanche aucun vaccin félin pour le moment.
Dans les zones où les virus grippaux sont actifs, les propriétaires sont priés d’éviter les lieux de rassemblement de chiens et les contacts entre animaux. Ils doivent contacter leur vétérinaire au moindre symptôme (toux, léthargie, baisse d’appétit, jetage, augmentation du rythme respiratoire, fièvre). Côté tests, de meilleurs résultats sont obtenus à partir des échantillons prélevés le plus tôt possible après l’apparition de la maladie. Les chiens malades sont bien entendu isolés de leurs congénères. Le virus peut survivre 48 heures sur les surfaces dures et 24 heures sur les vêtements.
Heureusement, savon et eau sont très efficaces pour inactiver les virus grippaux. Selon l’American Veterinary Medical Association (Avma), ils sont ainsi facilement tués par les désinfectants d’usage courant dans les cliniques vétérinaires, les refuges pour animaux, etc. Il convient toutefois de respecter strictement les protocoles d’isolement des chiens qui présentent des signes cliniques de maladie respiratoire, et de nettoyer-désinfecter les vêtements, l’équipement, les surfaces et les mains après toute exposition.
L’Illinois, l’Indiana, le Wisconsin et l’Ohio seraient à leur tour touchés par l’épizootie.
Pour en savoir plus : https://www.avma.org/KB/Resources/Reference/Pages/Canine-Influenza-Backgrounder.aspx