Si le nouveau coronavirus SRAS-CoV-2 est une maladie zoonotique, c’est-à-dire d’origine animale, pour le moment, il n’infecte que l’humain, hormis quelques rares incidences. Mais les scientifiques mettent en garde, un retour vers les populations animales n’est pas exclu.
Le virus, probablement originaire de la chauve-souris serait passé par le pangolin avant d’infecter l’humain. Mais les chercheurs s’inquiètent d’une possible anthroponose de SARS-CoV-2, c’est-à-dire un passage du virus de l’humain vers l’animal, ce qui pourrait en faire un réservoir de la pathologie.
Cette inquiétude est particulièrement pesante à la découverte récente de la propagation du virus dans des élevages de visons aux Pays-Bas et en Espagne qui aurait été retransmis à l’humain. Ce cycle de transmission à plus grande échelle n’augure rien de bon pour la perspective réémergence chez l’homme, s’il n’est pas contrôlé.
Même si les probabilités sont très faibles, les implications sont trop graves pour être écartées. Les scientifiques appellent à une surveillance étendue des animaux de compagnie, du bétail et de la faune sauvage.
A ce jour, les chercheurs ont collecté des preuves expérimentales d’infection et parfois de transmission par le SRAS-CoV-2 chez certains mammifères comme le singe, le furet, le chat (domestique et sauvage), le chien, le hamster, le vison, l’écureuil, le cochon et le sanglier, et tous pourraient hypothétiquement devenir des hôtes intermédiaires.
La modélisation des interactions moléculaires entre le virus et son possible point d’entrée chez l’animal, la protéine ACE2, montre une compatibilité d’infection également chez le lapin, le mouton, la chèvre, les bovins, et le cheval. Mais les manifestations cliniques et la possibilité de cas asymptomatiques laissent planer le doute sur la réalité des risques.
Pour le moment les études chez l’animal ont été trop petites, limitées et parfois même contradictoires pour assurer avec sérénité certaines affirmations qui pourraient avoir de lourdes conséquences sur la santé publique.
Les études expérimentales et informatiques ne suffiront pas à elles seules pour confirmer qu’une espèce ne peut pas être infectée par le SARS-CoV-2.
Il est nécessaire d’avoir une approche multidimensionnelle en incorporant des études d’épidémiologies réelles et diagnostiques ainsi qu’un échantillonnage d’un grand nombre d’animaux avant de statuer sur la possibilité d’infection.
L’évaluation des risques réels doit également prendre en compte notre capacité à isoler, protéger ou contenir des animaux domestiques, agricoles et sauvages. Parce qu’une fois que SRAS-CoV-2 circulera au-delà des populations humaines, il deviendra très difficile de suivre l’évolution du virus et interrompre la retransmission à l’humain. Une surveillance précoce et des mesures préventives sont incontournables.