Alors que la Thaïlande lutte déjà contre la propagation du coronavirus, elle doit également faire face à une autre épidémie virale mortelle chez le cheval – la peste équine. Certains scientifiques soupçonnent des zèbres, importés d’Afrique, à l’origine de l’épidémie.
Responsable de plusieurs centaines de décès équins au cours des 3 dernières semaines en Thaïlande, le virus de la peste équine inquiète les autorités. Et pour une bonne raison. Il s’agit de la première épidémie majeure de la maladie en dehors de l’Afrique en 30 ans.
Le virus se transmet rapidement par des culicoïdes, de petits moucherons volants qui vivent habituellement dans les régions tropicales. Infectant chevaux, ânes et zèbres, le virus de la peste équine provoque des maladies cardiaques et pulmonaires graves qui tuent au moins 70% des chevaux infectés, mais épargne les zèbres et la plupart des ânes, qui servent de réservoirs pour le virus.
Les options de traitement sont principalement limitées aux soins palliatifs, bien que l’euthanasie soit parfois recommandée en raison de la brutalité de la maladie, qui provoque des fièvres élevées, des yeux gonflés, des difficultés respiratoires, des narines mousseuses, des saignements internes et une mort subite.
Le seul vaccin contre la peste équine disponible dans le commerce est basé sur une version atténuée du virus vivant. Cependant, il peut produire dans quelques cas des symptômes bénins voire même se propager à d’autres chevaux. Ce n’est pas un vaccin idéal d’après les experts mais a eu un rôle crucial dans l’éradication des épidémies précédentes. Il est loin d’être aussi mauvais que la maladie elle-même.
L’apparition soudaine de la maladie, loin de son foyer endémique en Afrique subsaharienne, a surpris les autorités vétérinaires thaïlandaises, qui intensifient les tests de dépistage, ordonnent la vaccination massive de chevaux, d’ânes et de mules et isolent les animaux sous des moustiquaires individuelles spécialisées contre les moucherons.
Hormis de brèves épidémies dans les zones au large des côtes africaines, la peste équine est confinée en Afrique depuis 1990. Le virus n’a pas été signalé en Asie depuis une épidémie majeure qui s’est terminée en 1961. Cette épidémie s’est propagée du Moyen-Orient à certaines parties de l’Inde et a provoqué des centaines de milliers de morts équines.
Les experts craignent une propagation équivalente vers les pays voisins, mais la nation s’engage avec d’autres pays à développer une réponse régionale. Un premier lot d’environ 4000 doses de vaccin doit arriver cette semaine et tout déplacement équin est désormais interdit.
L’organisation mondiale de la santé animale a par ailleurs retiré à la Thaïlande son statut de territoire indemne de la peste équine. Elle doit donc arrêter ses importations et exportations d’espèces équines, sauvages et domestiques. Il lui faudra au moins 2 ans pour demander à nouveau ce statut.