Bien que suspendue en 1986 par un moratoire international, la chasse commerciale à la baleine n’a jamais cessé d’être pratiquée en Norvège, qui s’est toujours opposée à cette décision visant à assurer la conservation de ces cétacés. Aujourd’hui, le Parlement européen demande au pays de mettre un terme à toutes ses activités de chasse à la baleine à des fins commerciales et de respecter le moratoire de la Commission baleinière internationale (CBI). Ces dernières années, les pêcheurs norvégiens ont tué plus de baleines que l’Islande et le Japon réunis, les deux autres États qui pratiquent cette chasse.
Dans une résolution adoptée le 12 septembre en session plénière, les eurodéputés soulignent que le moratoire instauré par la CBI en 1982, et entré en vigueur en 1986, est toujours d’actualité. Pourtant, opposant une objection formelle à cette suspension de toutes les formes de chasse commerciale, la Norvège a tué plus de 13 000 baleines depuis l’année de l’entrée en vigueur du moratoire. De plus, elle établit ses propres quotas de pêche, et a relevé son quota de capture de baleines de Minke dans l’Atlantique Nord à 999 pour la saison 2017, au lieu de 880 en 2016.
Parallèlement, si la consommation intérieure de viande de baleine a chuté, les exportations de chair et de produits dérivés de baleine en provenance de Norvège ont considérablement augmenté ces dernières années, essentiellement à destination du Japon. Mais en l’absence de route maritime directe pour l’Asie, les ports européens sont des points d’escale pratiques pour les bateaux.
Selon les députés, l’Union européenne devrait faire en sorte que ces exportations ne puissent pas transiter par ses ports. Ils demandent en outre à la Commission européenne de fournir des données sur les expéditions de viande de baleine ayant transité par les ports européens, mais aussi d’envisager toutes les méthodes possibles pour faire en sorte que ce transit ne soit plus autorisé.