La tendance anti-vaccination menace non seulement la santé humaine, comme le montre l’épidémie de rougeole qui sévit outre-Atlantique, mais peut aussi, selon l’American Veterinary Medical Association (Avma), avoir des effets dévastateurs pour les animaux de compagnie si cette idéologie progresse en médecine vétérinaire.
Ne plus faire vacciner les enfants, telle est le dernier courant à la mode aux États-Unis depuis qu’une étude affirme avoir décelé une relation entre le vaccin contre la rougeole et l’autisme. Malgré un démenti scientifiquement étayé par la suite, le mal est fait : de nombreux parents américains font le choix de la non-vaccination.
Les autorités sanitaires américaines, inquiètes de la résurgence de cette infection virale très contagieuse, ont lancé une alerte et demandent aux parents de reconsidérer leur position qui met en danger la vie de leurs enfants, mais aussi celle des autres. Pour certains médecins, la limite entre la liberté individuelle et la santé publique est franchie et, selon eux, la vaccination contre la rougeole devrait être obligatoire.
De la même façon, les animaux de compagnie non vaccinés représentent une menace pour leurs congénères, surtout les jeunes qui ne sont pas encore complètement protégés, ou ceux qui ne peuvent pas être vaccinés en raison de problèmes de santé préexistants.
La vaccination est le principal facteur qui a permis aux États-Unis d’éradiquer la rage canine, mais aussi de réduire considérablement la prévalence d’affections mortelles comme la maladie de Carré, la parvovirose ou encore la panleucopénie. Or cette évolution pourrait facilement s’inverser, pour les mêmes raisons qui permettent aujourd’hui à la rougeole de se propager sur le territoire américain.
À l’heure actuelle, de nombreux vaccins sont proposés en médecine vétérinaire pour lutter contre les infections par des agents pathogènes. Certains peuvent réduire la gravité d’une affection, d’autres stoppent totalement l’infection. Dans des cas comme celui de la rage, la vaccination des animaux domestiques sert également à protéger l’homme de la maladie.
Comme tout médicament ou procédure médicale, la vaccination comporte quelques risques, qu’il convient d’évoquer avec les propriétaires. Les effets indésirables sont en effet plus ou moins sévères, mais la plupart (fièvre, baisse d’appétit, etc.) sont rares, bénins et disparaissent rapidement. Pour la majorité des animaux de compagnie, les avantages de la vaccination l’emportent largement sur les risques.
Pour contrer la nouvelle tendance anti-vaccination, les vétérinaires américains proposent désormais à leurs clients d’adapter le protocole vaccinal aux besoins spécifiques de chaque animal. Au-delà des vaccins de base, recommandés pour tous les chiens et chats, et de ceux imposés par la loi, les autres sont ainsi programmés selon l’âge, l’état de santé et le mode de vie de l’animal.