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SCC : la fin… d’un monopole

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SCC : la fin… d’un monopole

A quelques heures de l’ouverture de l’exposition mondiale qui se tiendra du 07 au 10 juillet à Paris, la Société centrale canine (SCC) est face à son avenir : la loi du n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit supprime tout simplement l’agrément préalable délivré par l’Etat pour la gestion d’un livre généalogique pour les espèces féline et canine.

 

C’est donc son exclusivité et sa mission de service public qui trouvent un terme. Son objet même, l’amélioration des races de chiens en France ne se fonde plus sur la délégation de l’autorité de l’Etat.

Qui disait chien de race, signifiait Société centrale canine. Il était jusque-là, impossible de prétendre développer un nouveau concept de sélection sans son aval qui, par expérience, était systématiquement rejeté, parfois judiciairement.
Dorénavant, il sera possible pour une organisation quel que soit son statut juridique, de proposer un nouveau schéma de sélection, selon des critères qui peuvent différer sensiblement de la doctrine actuelle.
Fini également le certificat de confirmation. Celui-ci était déjà régulièrement mis à l’index depuis la loi 99-5 relative à la protection animale et aux chiens dangereux. Plusieurs rapports d’experts préconisaient depuis une quinzaine d’année, le remplacement de ce certificat dont la valeur se bornait à la morphologie, par une autorisation de mise à la reproduction. Cela ne signifie pas la fin du chien de race en France. Bien au contraire : continueront à être dénommés chiens de race, les individus inscrits à un livre généalogique reconnu par le ministère de l’Agriculture.

 

Qu’entend-on par chien de race ?

Exit l’agrément unique et préalable , exit l’obligation d’adhérer à la Fédération. Il suffit alors pour un organisme, de proposer un cahier des charges légitime en matière d’amélioration des races et d’être reconnu pour cela. L’Etat se contente aujourd’hui d’un référentiel des races canines et félines, nécessaire aux mises en œuvres règlementaires sanitaires ou sociétales. Tout l’enjeu est donc dans la définition donnée au terme « amélioration ». La SCC n’a jamais réussi à faire admettre à ses représentants que l’hypertype est à condamner, que la sélection par le travail n’est pas ce qu’attend majoritairement le futur possesseur de chien de race, que l’intégration d’un chien dans le foyer et de manière plus large dans la société est la priorité.

Car, comme aimait le souligner le Professeur Guy Queinnec* dès le début des années 80, un bon chien de race est avant tout un animal sain, bien dans sa tête, et répondant aux attentes de son détenteur.

Il suffit d’observer les modifications des nouveaux livrets généalogiques émis par la SCC pour conclure que cette association reconnue d’utilité publique depuis 1914 se refuse à un tel virage dans la stratégie de sélection du chien de race, garante d’un passé cynophile qui n’a peut-être plus raison d’être.

 

SCC : les enjeux

La Société centrale canine aurait tous les atouts pour réussir l’une des plus belles politique d’élevage et de sélection au monde :

  • une notoriété de marque,
  • un réseau de cynophiles exceptionnel et très ancré sur le territoire,
  • une organisation régionale assez indépendante et donc pouvant devenir souple si nécessaire,
  • la force du lobby de la chasse dans toutes les strates de l’association,
  • l’existence de certaines commissions techniques qui pourraient accompagner cette politique du changement, telle la commission zootechnique.

Mais plusieurs difficultés se présentent à elle :

  • Une organisation engluée dans les guerres de pouvoir, entre clubs de races, d’utilisations, sociétés canines régionales,
    La mainmise du top management sur les élus au siège de l’association,
  • L’incapacité à se projeter avec un angle visionnaire sur l’avenir de la cynologie. On se rappelle la position désastreuse des dirigeants de l’époque, relative aux chiens dangereux,
  • Une incapacité à mener une politique financière pérenne,
  • Une stratégie financière basée seulement sur l’identification canine et créant un nouveau conflit avec l’autre gestionnaire de l’identification des carnivores domestiques, le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL),
  • La perte de l’intérêt des expositions canines pour les éleveurs désireux de vendre leur production.

2011-2012 : une période de tous les dangers donc. Car, la SCC pourrait à la fois perdre le fichier national canin et le monopôle de la gestion du livre généalogique du chien de race en France.
C’est donc dans un contexte politiquement lourd, que s’ouvre cette semaine, l’exposition mondiale que le chien de France méritait d’organiser depuis si longtemps. La France est reste l’un des pays les plus cynotechniques au Monde, de par son histoire et la présence canine dans la société.

*Ancien professeur de l’école vétérinaire de Toulouse, président fondateur de la Société francophone de cynotechnie et vice-président de la SCC

 

3 Commentaires

  1. Je reviens vers vous pour savoir à qui a été attribué le fichier d’identification sachant que la prolongation auprès de la SCC s’est arrêtée le 20 avril 2012 et de l’avenir de la filière canine?
    Cordialement
    D.DESRAME

  2. Bonjour. la définition de race est donnée par l’article 276-5, créé par la loi n°99-5 du 6 janvier 1999 et abrogé par ordonnance n°2000-550 du 15 juin 2000 – art. 7 (V)
    « III. – Ne peuvent être dénommés comme chiens ou chats appartenant à une race que les chiens ou les chats inscrits à un livre généalogique reconnu par le ministre de l’agriculture. »
    En outre, pour répondre plus précisément à votre question, à ma connaissance, seules la SCC et le LOOF sont aujourd’hui reconnus. Mais s’il advient qu’une autre structure, commerciale ou associative l’est, elle pourra également employer le terme de race.

  3. Où trouver le texte de cette nouvelle loi dans son intégralité ?

    Qu’en est-il alors de la loi de 1999 ?= qualificatif « de race » donné uniquement aux chats dont le pedigree a un tampon loof si nés en France d’éleveurs français.
    Merci beaucoup

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