dimanche, novembre 24, 2024
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Alimentation du chien : la consommation de poulet cru peut déclencher une polyradiculonévrite aiguë

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Alimentation du chien : la consommation de poulet cru peut déclencher une polyradiculonévrite aiguë

Selon une nouvelle étude australienne, nourrir son chien avec de la viande de poulet crue augmente de plus de 70 fois le risque qu’il développe une paralysie ascendante sévère : la polyradiculonévrite aiguë (APN). Bien que rare, cette paralysie progressive, équivalent canin du syndrome de Guillain-Barré chez l’homme, est potentiellement mortelle chez le chien. L’implication de la bactérie Campylobacter, avérée en médecine humaine, a été comparée chez des chiens atteints et sains.

Selon les vétérinaires de l’hôpital U-Vet de Melbourne, les causes de la polyradiculonévrite aiguë chez le chien restent mal connues. Cette maladie auto-immune rare débute par une parésie des membres postérieurs, qui progresse ensuite sur plusieurs jours jusqu’à paralyser les membres antérieurs, la poitrine, le cou, et jusqu’à la tête de l’animal. La plupart des chiens atteints finissent par se rétablir sans traitement, mais cela peut prendre jusqu’à six mois, voire plus dans certains cas. La maladie est mortelle dans environ trois cas sur dix.

La polyradiculonévrite aiguë partage de nombreuses similitudes avec le syndrome de Guillain-Barré chez l’homme, une atteinte des nerfs périphériques qui survient souvent après une infection et se caractérise par une faiblesse musculaire, voire une paralysie progressive. La bactérie Campylobacter jejuni est désormais considérée comme un agent déclencheur majeur chez près de 40 % des patients atteints de ce syndrome. Elle est présente dans la viande de volaille non cuite, les produits laitiers non pasteurisés et l’eau contaminée.

Chez le chien, peu d’informations sont disponibles concernant la relation entre l’APN et Campylobacter spp. L’équipe vétérinaire australienne a donc voulu savoir si la consommation de cous de poulet crus, une friandise fréquemment distribuée aux chiens en Australie, pouvait également déclencher la maladie canine. Elle a mené une étude cas-témoins incluant 27 chiens suspectés d’être atteints d’APN et 47 chiens sains, en interrogeant notamment les propriétaires sur les comportements observés (voix modifiée, démarche saccadée, parésie des membres postérieurs) et l’alimentation distribuée, en particulier les régimes à base de viande crue.

Des échantillons fécaux ont été prélevés sur tous les chiens pour la détection de Campylobacter spp. L’analyse montre 13 positifs sur les 27 cas d’APN et 11 positifs sur les 47 cas témoins. La plupart des échantillons fécaux provenant de cas d’APN positifs (12 sur 13) ont été recueillis dans les sept jours suivant l’apparition des signes cliniques : ces cas étaient 9,4 fois plus susceptibles d’être positifs pour Campylobacter spp. par rapport aux chiens du groupe témoin sain. En outre, une association significative a été observée entre les chiens atteints d’APN et la consommation de poulet cru (96 % des cas d’APN, 26 % des chiens témoins). Un lien significatif a également été mis en évidence entre l’APN et les races canines de petite taille, ce qui semble être dû au fait qu’ils sont davantage nourris avec des morceaux de viande plus petits, comme les cous de poulet.

Au final, les résultats bactériologiques montrent que la consommation de poulet cru est un facteur de risque de développement de la polyradiculonévrite aiguë chez le chien, en lien avec une infection à Campylobacter. Un constat préoccupant face à la tendance croissante actuelle qui préconise un régime à base de viande crue pour nourrir les animaux de compagnie. Les vétérinaires qui ont mené l’étude recommandent à l’inverse aux propriétaires d’opter pour des aliments pour chiens plutôt que pour des cous de poulet, jusqu’à ce que les causes de cette maladie soient mieux identifiées.

La polyradiculonévrite aiguë, décrite pour la première fois en Amérique du Nord chez des chiens de chasse au raton laveur, serait aussi provoquée par le contact avec la salive de cet animal. D’autres facteurs de risque potentiels incluent une vaccination récente et des infections respiratoires ou gastro-intestinales hautes.

 

 

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