jeudi, août 21, 2025
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Un cas rare de peste transmis par un chat alerte les autorités sanitaires américaines

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Un cas rare de peste transmis par un chat alerte les autorités sanitaires américaines

Un homme de 73 ans a contracté la peste après avoir soigné son chat malade. Ce cas interpelle par son caractère atypique : la contamination s’est produite au cœur de l’hiver, une période classiquement considérée comme “hors saison” pour cette maladie endémique de l’Ouest américain.

 

Une transmission directe, rare mais documentée

L’animal, un jeune chat domestique présentant un abcès au cou, est examiné par un vétérinaire puis soigné à domicile par son propriétaire. Le 25 janvier, ce dernier se blesse accidentellement au doigt avec un couteau en manipulant la plaie de son chat. Quelques jours plus tard, des signes d’infection sévère apparaissent (ulcère au poignet, cellulite, fièvre et gonflement des ganglions axillaires). Le diagnostic d’infection à Yersinia pestis, confirmée par une culture bactérienne et une PCR, tombe début février. Le patient est rapidement pris en charge et se rétablit après un traitement antibiotique de neuf jours à base de gentamicine et de lévofloxacine. Le chat, quant à lui, ne survit pas.

 

Une saisonnalité en mutation

Traditionnellement, les cas de peste humaine aux États-Unis sont rares (sept par an en moyenne) et surviennent entre mai et août, la période d’activité maximale des puces vectrices. Or ce cas, le plus précoce jamais enregistré en Oregon depuis plus de 90 ans, relance le débat sur l’impact du changement climatique sur la dynamique vectorielle. Des températures hivernales anormalement douces (supérieures à 10 °C) pourraient favoriser l’activité de puces infectées, rendant possible la circulation de l’agent pathogène toute l’année. Les autorités vétérinaires et de santé publique appellent à ne plus exclure le risque de peste durant la saison froide, notamment dans les zones endémiques du sud-ouest et du centre des États-Unis.

 

Le chat, un hôte discret mais redoutable

Bien que les rongeurs sauvages soient les principaux réservoirs de Yersinia pestis, le chat joue un rôle croissant dans la transmission à l’humain. Plusieurs cas documentés ces dernières années révèlent que les félins domestiques, exposés aux puces infectées ou aux rongeurs malades, peuvent développer des formes sévères de la maladie et la transmettre par contact direct, griffure ou morsure.

Ce cas met en lumière l’importance d’une vigilance renforcée : tout abcès suspect chez un chat vivant en zone rurale ou semi-rurale devrait alerter les vétérinaires. De même, les propriétaires doivent être informés des gestes barrière simples mais cruciaux tels que le port de gants lors des soins ou le traitement antiparasitaire régulier des animaux.

 

Une approche “One Health” plus que jamais nécessaire

La peste reste une zoonose rare mais potentiellement grave, qui nécessite une coordination transversale entre santé humaine, animale et environnementale. Le cas en Oregon démontre que les frontières entre les saisons et entre les espèces réservoirs sont de plus en plus poreuses, appelant à une mise à jour des protocoles de surveillance, de diagnostic et de prévention.

 

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