Quelque 55 000 personnes décèdent chaque année de la rage, un chiffre sans doute en dessous de la réalité si l’on considère les défaillances des procédures de déclaration de cas dans certains pays.
Ces statistiques étonneraient plus d’un Français, tellement cette maladie a disparu de nos préoccupations depuis une décennie, malgré 2 cas médiatisés dans les années 2000. Mais leur origine était à chaque fois extra-européenne…
Pourtant, le Maghreb, notamment, reste l’une des destinations préférées des Français. Or, la rage est loin d’y être maîtrisée, principalement en raison du nombre élevé de chiens divagants. Des animaux que certains touristes tentent chaque année de ramener sur le territoire français, comme cet été encore en Vendée.
La rage reste donc un enjeu de santé publique, même pour la France. Surtout qu’à sa prévalence, il faut ajouter le mode de transmission de la maladie : la morsure. Et les premières victimes de morsures de chiens sont… les enfants.
L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) rappelle aujourd’hui que « certains analystes estiment que 10 % seulement des ressources financières utilisées pour traiter les personnes mordues par un chien supposé enragé suffiraient aux Services vétérinaires nationaux du monde entier pour éradiquer la rage à sa source animale domestique et prévenir ainsi presque tous les cas humains ».
Pour éradiquer la rage, il est nécessaire de développer des programmes de lutte contre les animaux errants (sans avoir à les tuer) en les combinant avec des vaccinations de la faune sauvage (comme la France l’a fait dans les années 90 contre la rage vulpine dans l’Est) et des carnivores domestiques.
Pour aller plus loin :
Un nouveau cas de rage en Vendée
La gestion des animaux au quotidien en cas de rage
En cas de rage, quel statut pour quel animal ?