Et si certains troubles psychiques avaient une origine bactérienne ? Une nouvelle étude fait le lien entre l’agent bactérien responsable de la maladie des griffes du chat et une multitude de signes cliniques en lien avec des affections chroniques. Une avancée majeure dans la prise en charge des patients infectés.
La bactérie Bartonella provoque plusieurs affections humaines. Sur les trente espèces de Bartonella connues, treize sont considérées comme pathogènes pour l’homme. Parmi elles, la plus courante, B. henselae, est à l’origine de la maladie des griffes du chat.
Les animaux domestiques sont également sensibles à l’infection par diverses espèces de bartonelles et peuvent jouer un rôle dans l’infection humaine. Ainsi, comme son nom l’indique, le chat est le principal réservoir de la maladie des griffes du chat. Infecté par les piqûres de la puce Ctenocephalides felis ou par contact avec du sang contaminé, jusqu’à 40 à 50 % des chats domestiques peuvent être porteurs de Bartonella henselae selon les régions.
Mais les chiens sont aussi infectés par la bactérie. L’infection à Bartonella entraîne même davantage de signes cliniques chez le chien que chez le chat, qui reste généralement asymptomatique. Toutefois, la transmission de l’infection du chien à l’homme n’est pas encore démontrée.
De nombreux animaux domestiques et sauvages, y compris les bovins et les rongeurs, peuvent servir d’hôtes réservoirs à diverses espèces de Bartonella. Cet agent pathogène bactérien est ainsi de plus en plus reconnu comme une menace émergente. De plus, une nouvelle étude vient noircir le tableau.
De nouvelles méthodes améliorées de détection de la bactérie, qui peut se dissimuler dans la paroi des vaisseaux sanguins et dans la peau, ont permis d’identifier une bartonellose chez des patients atteints d’une multitude de maladies chroniques. Les chercheurs du North Carolina State College of Veterinary Medicine ont notamment pu associer l’infection à Bartonella henselae à des symptômes neuropsychiatriques chez l’homme, en plus des lésions cutanées.
Sur 33 patients avec des signes neuropsychiatriques, allant des troubles du sommeil à la migraine en passant par la dépression et l’anxiété, 29 étaient infectés par Bartonella, et 83 % d’entre eux présentaient également des lésions cutanées.
La bactérie serait donc responsable d’une pléthore de symptômes qui peuvent être confondus avec ceux d’autres maladies chroniques, dont des troubles mentaux, mais aussi des atteintes dermatologiques. Les chercheurs espèrent que cette découverte permettra aux médecins de mieux identifier les causes pathologiques de certains syndromes qui pourraient avoir une origine bactérienne, au-delà d’un tableau clinique non spécifique. La solution thérapeutique pour les patients infectés serait alors un simple recours aux antibiotiques.