Ce midi, Jean-Pierre Dick a pris le départ de la plus prestigieuse des courses en solitaire, le Vendée Globe, à bord de Virbac Paprec 3. Objectif affiché ? La victoire !
Tout compétiteur vise un objectif et un seul : la 1re place. Et Jean-Pierre Dick ne prend jamais un départ « pour voir ». Il suffit de faire un retour en arrière sur les deux précédentes éditions : alors qu’il commence tout juste les courses en solitaire, il réussit à mener son projet à bien et inscrire son nom dans la légende, en 2004. Malgré plusieurs incidents, notamment en remontant vers les Sables d’Olonne, il termine à la 6e place. Lors de l’édition suivante, il y a quatre ans, il est encore moins question de jouer les timorés : Jean-Pierre attaque. Tant et si bien que ses challengers directs sont contraints de maintenir une vitesse soutenue pour le tenir à distance, ce qui leur sera fatal. A Jean-Pierre également, peu après, à la suite de deux rencontres imprévues avec des objets flottants non identifiés (Ofni). Il faut se résoudre à quitter la course, après avoir imposé un rythme fou en tête.
A partir de samedi, professionnels et amateurs de voile surveilleront principalement 4 compétiteurs, dont Jean-Pierre Dick. « Je suis serein. Je dois d’abord finir la course avant de penser à la victoire. Mais j’ai un atout de poids cette fois-ci : je vais skipper le seul bateau qui a déjà réalisé plusieurs courses et le tour du monde. »
Prendre des risques pour gagner !
Depuis la 1re édition, le Vendée Globe s’est fortement professionnalisé. « Aujourd’hui, les skippers connaissent les caractéristiques de la course ; pour gagner, il faut voguer vite, nous sommes obligés d’avancer, donc de prendre des risques », précise Jean-Pierre. On se rappelle son option prise plein sud lors de sa première participation, dans une zone à haut risque de collision avec la glace.
Aussi, lorsque machine et homme sont poussés au maximum de leurs capacités, de petits aléas peuvent se transformer en véritables incidents.
Une solitaire, un état d’esprit
Jean-Pierre Dick n’a plus rien à prouver dans les courses en double. La Barcelona et la Transat Jacques Vabre lui ont toujours réussi, avec la victoire à chaque participation. Si le double n’a plus de secrets pour lui, en solitaire, Jean-Pierre a tout de même des atouts : « J’ai commencé les courses en solitaire il y a dix ans seulement. Ma dernière victoire remonte à trois semaines. Ce n’est pas simple de se faire une place dans un milieu aussi professionnel. Mais c’est très encourageant. J’ai encore la possibilité de progresser en solo. »
Quant au moral, durant ces semaines de solitude et de fatigue… il doit être fort ! Afin d’alléger davantage le bateau, cette année, Jean-Pierre se lance avec un cockpit en carbone à l’état brut, sans luminothérapie, sans ces “gadgets” qui lui facilitaient la vie dans les précédentes éditions. Cette fois-ci, cela ne peut pas être plus spartiate. Quoique. Avec Jean-Pierre, il est toujours possible de trouver encore du superflu. « Je suis porté par tous ceux qui me suivent, les fans présents dans le chenal, toute l’équipe du défi qui travaille à terre pendant la course, qui a préparé durant quatre ans cet événement. Je ne veux pas les décevoir. Je suis le représentant des blousons bleus du départ. Aussi, il faut un sacré pépin pour que je baisse les bras : tant que c’est réparable, il faut y aller. J’abandonne seulement quand je n’avance plus et que la sécurité est mise en jeu. » D’où l’importance pour Jean-Pierre Dick, de prévoir au maximum les risques, les incidents, plutôt que de faire dans le curatif. « Il faut savoir prendre des décisions très rapidement, suffisamment tôt pour que cela reste de la prévention. Mes confrères vétérinaires comprennent ce que je veux dire ! »
Le multicoque, c’est pour demain
Jean-Pierre l’a annoncé il y a quelques mois, il passera au multicoque en rentrant aux Sables d’Olonne. Après trois Vendée Globe, il a décidé de relever de nouveaux défis. Une envie de naviguer en équipage, contre les grands noms de cette catégorie, mais surtout de tester une approche davantage managériale du skipper. Mais pour le moment, ce qui fera un bon résultat sur le Vendée Globe, c’est l’homme seul et ses capacités à tout faire !
A l’issue de cette première journée, Jean-Pierre est second, à seulement 0,3 mile de Bernard Stamm et 0,2 mile d’avance sur Marc Guillemot.
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