Alors que les choses sérieuses commenceront au lendemain des élections législatives, Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, a profité de sa première sortie officielle, dans le cadre de la 80e session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) pour rappeler les priorités de son ministère. La santé animale est au cœur de sa politique.
Le parcours politique de l’ancien conseiller technique de Louis Le Pensec, l’un de ses prédécesseurs, l’a amené à rédiger un rapport sur l’agriculture et le changement climatique. Une façon pour cet ancien député européen d’avoir une approche globale de la santé animale, un thème qu’il met en avant pour assoir sa politique rue de Varennes.
One health avant tout
Car, au-delà de la réforme de la PAC, sa première expression publique au sein de la session de l’OIE est tout un symbole. Il veut ainsi inscrire son action dans la coopération entre les différentes zones géographiques dans le monde pour une meilleure santé, mais également une meilleure prise en compte du bien-être animal.
Alors député européen, Stéphane Le Foll a déjà eu à gérer des crises sanitaires sur le plan européen, celle de la grippe aviaire notamment. Il souhaite ainsi pérenniser ce concept dans le développement de coopérations entre les différents acteurs de la santé humaine et animale.
Les ISPV pourraient être revalorisés
Inscrite dans le passé, la RGPP ? C’est en tout cas la volonté de la nouvelle majorité. Et du côté du ministère de l’Agriculture, cela sonne comme un renouveau des missions des fonctionnaires impliqués dans le contrôle sanitaire, comprendre les ISPV. Même si le ministre a tenté de jouer le dialogue avec les journalistes, sans répondre davantage sur les orientations retenues, il confirme son attachement au rôle de l’Etat dans les politiques sanitaires. Une fenêtre entrouverte sur l’ultime chance de conserver un système de détection et de réactivité contre des attaques pathogènes en France ? Reste que le ministre se garde bien de donner un avis, avant les législatives, sur le devenir des initiatives de libéralisation des contrôles sanitaires lancées au niveau des abattoirs ces derniers mois par le précédent gouvernement.
L’antibiorésistance passera par une remise à plat des process
Difficile de ne pas revenir sur le devenir du plan de lutte contre l’antibiorésistance engagé par Bruno Le Maire et laissé à la charge de son successeur au niveau de la rédaction du décret d’application.
Le dossier est chaud, Stéphane Le Foll ne s’y trompe pas. Il confirme qu’il fait partie des dossiers prioritaires en matière de santé animale. Sans répondre sur la suite qu’il compte y donner, il semble vouloir saisir cette occasion pour remettre à plat la gestion de la santé animale, pour une approche plus globalisée. On pourrait même penser que sa réponse faisait allusion à la fin d’un cycle et d’un mode opératoire pour les soins aux animaux.
Dès le mois de juin, on pourra juger de l’influence de son collègue, le député socialiste Gérard Bapt, sur sa vision d’une nouvelle médecine, où prescription et délivrance seraient séparées, par exemple…
A retenir
Les priorités de Stéphane Le Foll en matière de santé animale
- déployer une nouvelle politique sanitaire en revalorisant « ses » fonctionnaires
- amener à son terme le plan de lutte contre l’antibiorésistance
- développer les coopérations internationales dans la lutte contre les maladies
- dynamiser l’enseignement agricole et vétérinaire