
Une portée de 8 chatons est morte aux Pays-Bas. Un chaton d’une ferme caprine a été confirmé positif au virus H5N1, les autres sont décédés après adoption dans différents foyers. L’enquête suggère une contamination via un oiseau sauvage apporté par la mère, tandis que les chèvres et chats adultes du site ont tous testé négatif.
Une étude propose dans le même temps, le panorama le plus complet à ce jour des infections au virus H5N1 chez les félins, domestiques ou captifs en parc zoologique. Elle clarifie les voies d’exposition dominantes (interface oiseaux-chats et alimentation crue), décrit un spectre clinique allant des troubles respiratoires aux troubles neurologiques, et met l’accent sur la conduite à tenir standardisée en clinique vétérinaire. Cette revue sert de cadre d’interprétation à l’actualité épidémiologique européenne 2025 et aux recommandations de santé publique.
Table des matières
Virus H5N1 et chats : revue des cas
L’étude compile les cas félins confirmés depuis l’extension du clade 2.3.4.4b et montre que l’exposition survient d’abord via la prédation ou l’ingestion d’oiseaux infectés et, plus rarement mais de manière documentée, par la consommation de produits crus d’origine animale. Le tableau clinique inclut des troubles respiratoires, digestifs et neurologiques parfois sévères. En l’absence de vaccin dédié, l’isolement immédiat des chats atteints s’impose, ainsi que l’usage d’équipements de protection individuelle pour les propriétaires. Il est conseillé de garder les animaux à l’intérieur durant la période de contagiosité et de proscrire l’alimentation crue.
Infection à H5N1 et chats : une prévalence mondiale
En parallèle, une revue systématique et une méta-analyse parue au printemps 2025 dans Animals agrègent les données mondiales et confirment la présence d’infections félines liées aux mêmes contextes d’exposition. L’intérêt de ce travail tient à la quantification, qui renforce les données parues dans le Journal of Feline Medicine and Surgery et aide à hiérarchiser les scénarios de risque dans les messages au public et aux vétérinaires.
La prévalence globale de l’infection à H5N1 chez le chat est estimée à 0,7 %, avec une hétérogénéité élevée. Les taux varient selon la méthode diagnostique, la région, le type de chat et la période. Des valeurs plus élevées sont rapportées chez des chats domestiques et dans certaines régions d’Afrique. L’analyse de 35 cas cliniques publiés met en évidence une mortalité élevée (74 %), due en priorité au clade 2.3.4.4b, avec des atteintes neurologiques et respiratoires fréquemment décrites.
H5N1 et chats : niveau de risque stable en Europe
Les bilans de l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et de l’European Food Safety Authority (Efsa), publiés entre mars et septembre 2025, signalent une activité de l’influenza A (H5) modérée en Europe, essentiellement aviaire, avec des détections sporadiques chez les chats. Les recommandations ne changent pas : le risque est classé faible pour la population générale, mais une vigilance accrue est demandée aux vétérinaires et à l’interface faune sauvage-animaux domestiques, surtout lorsque des foyers aviaires sont actifs localement.
H5N1 et chats : pasteurisation et aliments crus
Hors Europe, sur la période 2024-2025, les cas d’infection chez le chat les plus médiatisés ont souvent impliqué des produits crus. Les autorités sanitaires réaffirment que la pasteurisation inactive le virus et que les produits laitiers pasteurisés testés ne montrent pas de virus viable, tandis que l’alimentation crue reste à éviter pour les animaux de compagnie.
H5N1 et chats : conduite à tenir en pratique
La marche à suivre lors de la prise en charge de chats infectés en clinique est aujourd’hui bien standardisée : examen à distance pour évaluer l’exposition, isolement dès l’arrivée, port d’équipements de protection pour l’équipe vétérinaire, prélèvements selon les guides de bonnes pratiques, acheminement vers un laboratoire et notification aux autorités sanitaires. Côté propriétaires, les trois recommandations de base sont de garder les chats à l’intérieur pendant les épisodes de grippe aviaire locaux, d’éviter toute interaction avec des oiseaux malades ou morts et de ne pas les nourrir avec un régime cru. Les pages des Centres for Disease Control dédiées aux animaux de compagnie et aux équipes soignantes au contact des chats exposés déclinent ces principes en fiches pratiques.

