jeudi, novembre 21, 2024
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Génétique canine : premier modèle animal spontané de l’hypophosphatasie humaine

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Génétique canine : premier modèle animal spontané de l’hypophosphatasie humaine

Une nouvelle maladie d’origine génétique, affectant le squelette du chien, vient d’être découverte par une équipe de recherche de l’université d’Helsinki. Cette affection héréditaire a été identifiée chez le chien d’ours de Carélie. Elle résulte, dans cette race canine, d’un défaut du gène ALPL codant pour la phosphatase alcaline tissulaire non spécifique (foie, os, rein, dents). Comme chez l’homme, la mutation du gène ALPL est à l’origine d’une maladie osseuse métabolique rare et de sévérité variable, l’hypophosphatasie. Jusqu’à présent, l’hypophosphatasie n’était pas survenue spontanément chez l’animal. Un test génétique a été développé pour écarter de la reproduction les chiens atteints.

 

L’hypophosphatasie humaine est une maladie héréditaire qui affecte essentiellement la minéralisation osseuse et dentaire. C’est aussi une maladie multisystémique, avec des manifestations neurologiques, musculaires et rénales notamment. Chez l’homme, près de 400 mutations du gène ALPL, à l’origine de l’hypophosphatasie, sont rapportées. La maladie se décline en six formes cliniques plus ou moins sévères, selon l’âge d’apparition des symptômes et la présence ou non de manifestations osseuses : périnatale (mortelle), infantile, juvénile, adulte, prénatale bénigne et odontologique.

L’hypophosphatasie canine ressemble à la forme infantile humaine, qui se caractérise généralement par une hypominéralisation sévère du squelette, et peut s’accompagner d’autres symptômes débilitants, tels que des convulsions. Bien que largement étudiée chez l’homme, les résultats de l’étude de la maladie chez le chien sont significatifs, car ils constituent le premier modèle animal naturel de l’hypophosphatasie. Cela pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux traitements. Le modèle canin peut en effet servir de modèle préclinique, tandis que la mise au point d’un test génétique devrait faciliter les programmes de sélection canine.

Le défaut du gène ALPL canin a été identifié via une nouvelle forme de test génétique, le séquençage de l’exome, chez un seul chien atteint. Au total, sept chiots de la race chien d’ours de Carélie affectés ont été inclus dans l’étude, tous ayant hérité du gène défectueux de leurs deux parents. Les examens cliniques et anatomo-pathologiques des chiots atteints ont révélé un défaut d’ossification généralisé du squelette, une hypominéralisation osseuse et un retard de croissance. Le taux sérique de phosphatase alcaline était près de dix fois plus bas que chez les chiots témoins. En outre, comme chez l’homme, l’analyse urinaire a révélé des taux élevés de phosphoéthanolamine et certains chiots ont présenté des convulsions. En raison de la sévérité des signes cliniques et d’un pronostic sombre, les chiens de l’étude ont dû être euthanasiés.

L’étude a abouti à la mise au point d’un test génétique spécifique à la race pour identifier les chiens porteurs du gène ALPL défectueux, empêchant ainsi la naissance de chiots affectés. Ce test génétique fournit un nouvel outil de sélection aux éleveurs de chiens d’ours de Carélie, mais offre également une aide au diagnostic aux vétérinaires permettant de reconnaître les chiens affectés. Le spectre clinique, chez le chien comme chez l’homme, est en effet extrêmement large et les symptômes variés.

Le groupe de recherche finlandais avait précédemment identifié une autre maladie du squelette chez le chiens d’ours de Carélie, un nanisme chondrodysplasique disproportionné résultant d’une mutation récessive du gène ITGA10.

 

 

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