
Depuis 2020, il est admis que le chien peut s’infecter au contact de son propriétaire positif au Sars-CoV-2. Une étude publiée dans Virus Research valide ce constat via des données sérologiques et confirme que la proximité est un facteur de risque d’infection.
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196 chiens, 4 mois, 2 tests
Menée en Pennsylvanie entre novembre 2021 et mars 2022, l’étude inclut 196 chiens vus en consultation pour différents motifs. Les auteurs ont utilisé un Sars-CoV-2 surrogate virus neutralization test (sVNT) pour mesurer la séroprévalence et préciser la nature des anticorps neutralisants, ainsi qu’un test de dépistage rapide (dosage à flux latéral). Aucun des chiens ne présentait des signes cliniques attribuables à la Covid-19 au moment des prélèvements, ce qui inscrit les résultats dans un contexte d’infections le plus souvent subcliniques.
Risque accru en cas de contact avec un cas positif
Sur l’ensemble de l’effectif testé, la séroprévalence atteint 12,2 %. Chez les chiens ayant cohabité avec au moins un humain positif, elle grimpe à près de 68 %, signe d’un surrisque majeur lié à une exposition rapprochée. Les titres d’anticorps neutralisants se révèlent plus élevés contre les variants Delta, Gamma et Alpha que contre Omicron, en phase avec le profil d’échappement immunitaire d’Omicron déjà documenté chez l’humain.
Test rapide versus en laboratoire
Le test de dosage à flux latéral (LFA) affiche une sensibilité d’environ 85 % face au test de neutralisation (sVNT). En pratique, il peut servir d’outil de dépistage initial, notamment en clientèle généraliste ou dans les études de terrain. Pour des décisions à fort enjeu scientifique ou de santé publique vétérinaire, la neutralisation (sVNT) demeure la référence méthodologique, car elle offre une mesure plus fiable de l’activité des anticorps.
Les résultats confortent l’hypothèse d’une transmission humain-chien au sein du foyer. L’étude ne démontre ni transmission chien-humain ni impact clinique marqué chez les chiens de cet échantillon, mais elle justifie pleinement d’intégrer les animaux de compagnie aux dispositifs de surveillance “One Health”, afin de suivre l’émergence de variants et de préciser le risque interespèces.
Conduite à tenir à la maison ou en clinique
Dans un foyer où une personne est positive à la Covid-19, limiter les contacts rapprochés avec le chien et renforcer l’hygiène des mains constituent des mesures de bon sens. Dans les structures vétérinaires, un test LFA peut orienter rapidement la prise en charge, en réservant le test sVNT aux situations nécessitant davantage de précision scientifique, qu’il s’agisse de veille épidémique, d’étude ou d’investigation d’un cluster.
Vivre avec une personne positive à la Covid-19 augmente nettement la probabilité d’anticorps anti-Sars-CoV-2 chez le chien. Le dosage à flux latéral permet un diagnostic rapide, mais le test de neutralisation reste la référence scientifique.

