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Projet MycoSynVac : concevoir un châssis universel de vaccin vétérinaire fondé sur Mycoplasma pneumoniae

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Projet MycoSynVac : concevoir un châssis universel de vaccin vétérinaire fondé sur Mycoplasma pneumoniae

Le projet européen MycoSynVac vise à combiner l’ingénierie génétique et les biotechnologies pour concevoir de nouveaux vaccins animaux en partant du modèle Mycoplasma pneumoniae. Ce châssis bactérien universel, à la fois inoffensif et optimisé pour croître rapidement dans un milieu sans sérum, servira de base au développement et à l’évaluation de vaccins vivants atténués et/ou inactivés chez plusieurs hôtes animaux. Initié le 7 mai 2015 pour une durée de cinq ans, le projet bénéficie d’un financement de 8 millions d’euros via Horizon 2020, le programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne.

 

Les bactéries du genre Mycoplasma, qui infectent un large éventail d’hôtes, sont dépourvues de paroi cellulaire, ce qui les rend résistantes à la plupart des antibiotiques. De ce fait, les infections à Mycoplasma chez les volailles, les bovins et les porcs entraînent des pertes économiques de plusieurs millions d’euros chaque année, en Europe et dans le monde. Par exemple, les infections aviaires coûtent quelque 780 millions de dollars aux États-Unis. En Europe, M. bovis occasionne près de 144 millions d’euros de pertes par an dans la filière bovine, tandis que M. hyopneumoniae est responsable de préjudices annuels estimés à plus de 180 millions dans la filière porcine.

Mycoplasma_haemofelisLes vaccins contre Mycoplasma sont soit inactivés, soit atténués. Mais actuellement, il n’existe aucune vaccination efficace contre de nombreux mycoplasmes qui infectent les animaux de compagnie, l’homme ou les espèces de rente (par exemple M. bovis chez les bovins et M. agalactiae chez les ovins). En outre, la plupart des mycoplasmes sont difficiles à cultiver et nécessitent un support complexe incluant du sérum animal. Par conséquent, même dans les cas pour lesquels des vaccins efficaces sont disponibles (contre M. hyopneumoniae chez le porc, M. gallisepticum et M. synoviae chez les volailles), leur processus de production n’est pas reproductible et soumis à une potentielle contamination par des virus d’origine animale.

Ainsi, pour répondre aux besoins de l’élevage, le projet MycoSynVac vise à combiner les connaissances en biologie des systèmes et les méthodologies en biologie de synthèse pour concevoir dans un premier temps un châssis bactérien universel, qui sera déployé en tant que monovaccin ou multivaccin chez une large gamme d’hôtes animaux. Il sera dépourvu des gènes de virulence de M. pneumoniae, mais capable de se développer rapidement en bioréacteur dans des milieux de croissance peu complexes, sans sérum. Dans un second temps, le châssis de mycoplasmes généré servira de modèle pour mettre au point d’autres vaccins, en faisant s’exprimer des antigènes hétérologues à partir d’un ou de plusieurs agents pathogènes (par exemple Mycoplasma et virus) et des adjuvants biologiques. Plus précisément, ce projet vise le développement de vaccins atténués et/ou inactivés contre deux espèces de mycoplasmes (M. hyopneumoniae et M. bovis) d’une part, et d’un vaccin combiné contre M. hyopneumoniae et le virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) d’autre part. Le châssis conçu sera en outre utilisé dans des applications potentielles comme la thérapie cellulaire ou le traitement des maladies infectieuses pulmonaires, aidant à lutter contre l’utilisation d’antibiotiques.

En fin de compte, le résultat attendu est la production d’une bactérie modifiée, conçue pour être utilisée comme un vaccin animal à large spectre, reproductible dans un support défini sans sérum, ce qui permettra d’améliorer significativement sa production, sa qualité et son efficacité.

 

Les partenaires du projet MycoSynVac

  • Centre de Regulació Genòmica (Barcelone, Espagne)
  • Intervet (Boxmeer, Pays-Bas)
  • Institut national de la recherche agronomique (Bordeaux, France)
  • Université de Wageningen (Pays-Bas)
  • Imperial College of London (Royaume-Uni)
  • ATG Biosynthetics (Merzhausen, Allemagne)
  • Université de Copenhague (Danemark)
  • Biofaction (Vienne, Autriche).

 

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