« Un vent nouveau souffle sur les professions libérales ! » C’est en ces termes que David Gordon-Krief, président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), a ouvert son discours à Nicolas Sarkozy. Porté par un tel enthousiasme, un vent de motivation fort ne pouvait que souffler sur les dernières Assises des professions libérales, tenues à Paris le 12 décembre dernier. C’est un vent de « croissance, celui de nos 850 000 entrepreneurs qui, tous les jours, créent des emplois et participent à la vitalité de nos territoires, avec le souci constant de préserver ce lien social », a poursuivi David Gordon Krief. Et de rappeler, tout au long de cette journée, l’importance de ces professions, dont font partie les vétérinaires, dans le paysage français.
La réponse du président de la République s’est voulue également positive, teintée de reconnaissance, sur des sujets pour lesquels les vétérinaires ont aussi de fortes attentes : « Promouvoir l’entreprise libérale, c’est d’abord donner le goût aux jeunes de s’installer à leur compte », a développé Nicolas Sarkozy. C’est ainsi qu’ont été créées des Maisons des professions libérales dans les départements, afin d’accompagner les libéraux et de faciliter leurs démarches. Sur le sujet de la transmission, « nous avons simplifié la réglementation en matière de dénomination des sociétés civiles professionnelles », a souligné le président, qui persiste dans son engagement de simplification des formalités administratives et du droit. Une proposition de loi sur l’allègement du droit et des procédures, adoptée en octobre dernier à l’Assemblée nationale, sera examinée par le Sénat dans les jours à venir.
Nicolas Sarkozy a pris acte de certaines évolutions, qui touchent aussi les vétérinaires : l’augmentation du nombre de salariés, la féminisation et le souhait d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. « Une femme exerçant une profession libérale sur trois quitte la profession après six ans d’exercice (…) c’est un gâchis insupportable. » Le secrétaire d’État Frédéric Lefebvre est chargé d’examiner les pistes d’amélioration.
Le message relayé largement lors de ces assises était celui de l’interprofesionnalité, comme élément clef du développement des professions libérales. Pourquoi ne pas envisager une sorte de guichet unique ? Une organisation transversale pour toutes les professions libérales ?
A l’occasion des différentes tables rondes, la profession vétérinaire a été citée à maintes reprises par un ancien ministre de l’Agriculture, le député Dominique Bussereau : « Dans les territoires, il faut maintenir l’agriculture, il faut des vétérinaires qui aiment s’occuper des animaux et pas seulement des animaux de compagnie. Il faut donc aussi des milieux accueillants. » Jean-Michel Lemetayer, vice-président du Conseil économique et social, a aussi insisté sur la nécessité de rendre les territoires attractifs : « Il ne faut pas que l’on aille chercher tous les services à 20 ou 30 km, car il n’y aura pas d’installation de jeunes médecins, de vétérinaires. »
Enfin, l’ouverture du numerus clausus est-elle une réponse à la désertification rurale ? « Qu’est-ce qui nous garantit que cela augmentera le nombre de professionnels à l’endroit où nous souhaitons les voir s’installer ? », s’est interrogé Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, qui a précisé qu’il s’assurerait que les mesures envisagées donnent bien des résultats.
Ces multiples questions façonneront donc le paysage des professions libérales de demain. Pour 2012, l’UNAPL a inscrit 5 priorités déclinées en 12 propositions : la reconnaissance d’un secteur à part entière, la représentativité nationale et interprofessionnelle, la vitalité des territoires, le lien social et la solidarité, la croissance.