Si pour le moment le nombre d’animaux de compagnie diagnostiqués avec COVID-19 est incomparablement faible par rapport au total d’humains infectés, les experts ont mis au point des tests spécifiques pour les chats et chien en cas de besoin. Cependant, l’USDA met en garde contre l’utilisation généralisée de ces tests.
Après la détection de quelques – encore très rares – cas de covid-19 chez les animaux de compagnie, il devient urgent de mieux comprendre la présence et la contagion du virus SARS-Cov-2 chez les populations de chats et de chiens. Les vétérinaires ont donc mis au point des tests de diagnostics au Covid-19 spécifiques aux espèces.
Bien que les tests humains fonctionnent chez les animaux, leurs quantités sont limitées. En effet, chiens et chats partagent des récepteurs cellulaire communs avec l’humain qui permettent au virus de s’attacher et infecter les cellules. Ainsi, en 2003, lors de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), un coronavirus apparenté au SRAS-CoV-2, les scientifiques ont montré que les chats pouvaient être infectés par le virus et le transmettre à d’autres félins.
En prévention, plusieurs laboratoires ont donc développé un test SARS-CoV-2 pour les animaux de compagnie à la demande des agences locales et fédérales de santé animale. Le Washington Animal Disease Diagnostic Laboratory (WADDL) propose une solution similaire au test humain avec une PCR qui permet l’amplification de l’ARN viral. Approuvé par l’OMS, WADDL pourrait immédiatement avoir la capacité de tester jusqu’à 100 animaux par jour, si l’occasion se présentait.
Les laboratoires IDEXX, un réseau mondial de plus de 80 laboratoires de diagnostic, ont également annoncé un test SARS-CoV-2 pour les animaux à la mi-mars. La société a ainsi analysé plus de 4000 échantillons de chiens, chats et chevaux. A ce jour, tous les résultats sont revenus négatifs pour le Covid-19, mais les autorités mettent en garde contre une utilisation banalisée.
En effet, le département américain de l’Agriculture (USDA) déconseille même leur utilisation. Et pour cause ; de nombreux experts s’inquiètent des répercussions de l’information d’un test positif sur le bien-être animal, surtout tant que la transmission intra espèce n’est pas établie. Une information erronée pourrait mener à une peur injustifiée et à l’abandon en masse des animaux de compagnie, comme cela a déjà été le cas au début de l’épidémie.
Avant que les tests pour les animaux de compagnie ne se généralisent, il faudrait dans un premier temps comprendre l’implication d’un animal positif dans un foyer et le danger qu’il représente. Il faudrait déjà identifier les risques de transmission de la maladie aux humains et aux autres animaux, et dans ce cas évaluer si une isolation est nécessaire. Sans réponse, la généralisation d’un test n’engendrerait qu’angoisse et conséquences délétères. Il devient donc impératif de comprendre l’impact d’un test positif et de la maladie chez l’animal.
Pour le moment, l’USDA recommande donc que les tests pour les animaux de compagnie ne soient effectués que si les responsables de la santé animale et publique s’accordent sur leur besoin, notamment en raison d’un lien avec un cas humain de COVID-19.
En attendant, le CDC continue de souligner que les chiens et les chats présentent peu de risques pour les humains. A l’heure actuelle des connaissances, il n’y a pas de preuves que les animaux domestiques peuvent propager COVID-19, et il n’y a aucune raison de penser qu’ils pourraient être une source d’infection. Et en effet, si les animaux domestiques pouvaient facilement attraper COVID-19, nous verrions à ce jour déjà des milliers de cas. Pourtant, un pic d’infections respiratoires chez les chats et les chiens n’a pas été identifié.
Cependant, dans un esprit préventif, il est recommandé de traiter les animaux de compagnie de la même façon que les humains et de les isoler. En cas de maladie déclarée chez l’humain, il est important de garder également ses distances avec les animaux de la maison et de prendre les mesures de prévention nécessaires.