Depuis les deux premiers cas équins de fièvre de West-Nile confirmés fin août, l’un dans le Gard et l’autre dans les Bouches-du-Rhône, le virus circule dans ces deux départements camarguais (29 foyers confirmés). Et aujourd’hui, un cas d’infection chez l’homme, également dans le Gard, est associé à ceux détectés chez les chevaux (41 cas). En effet, une personne s’est révélée porteuse du virus West-Nile à Nîmes. Une telle contamination humaine a lieu à l’occasion d’une piqûre infectante par un moustique du genre Culex (vecteur) auparavant infecté par un oiseau (réservoir).
L’alerte est venue des Agences régionales de santé (ARS) du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur : une femme porteuse du virus West-Nile a été diagnostiquée à Nîmes, le 2 octobre 2015. Aujourd’hui guérie et en bonne santé, elle n’a pas développé de complications neurologiques. Il s’agit toutefois du premier cas humain signalé en France depuis août 2003. À l’époque, sept cas d’infection humaine à virus West-Nile avaient été détectés dans le département du Var, associés à une épizootie chez les équidés.
Si la fièvre de West-Nile est une maladie virale qui infecte essentiellement les oiseaux (hôtes réservoirs), elle peut aussi affecter l’homme et les équidés (culs-de-sac épidémiologiques). Dans 80 % des cas, l’infection humaine reste asymptomatique. Dans 20 % des cas, elle se manifeste par un syndrome grippal, mais des formes plus sévères peuvent survenir dans 1 cas sur 150 environ (méningites, méningo-encéphalites, encéphalites).
Depuis 2001, chaque année, du 1er juin au 31 octobre, une surveillance épidémiologique renforcée est mise en œuvre, ciblée sur les quatre composantes du cycle du virus (entomologique, aviaire, équin et humain), afin de détecter précocement toute circulation virale et prendre rapidement des mesures de contrôle, comme c’est le cas actuellement en Camargue. Cette surveillance, initialement mise en place dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Hérault, a été étendue à la Corse en 2002 et à tout le pourtour méditerranéen (Pyrénées-Orientales, Aude, Var, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence) en 2003.
Pour prévenir tout nouveau cas chez l’homme, les habitants de la zone “Camargue” sont appelés à se protéger contre les piqûres de moustiques, notamment lors d’activités à l’extérieur, et surtout dans les zones naturelles. Les ARS recommandent ainsi :
- de porter des vêtements amples, couvrants et à mailles serrées préalablement imprégnés d’un insecticide pour tissus à base de perméthrine ;
- d’appliquer un répulsif cutané sur les zones de peau à découvert ;
- d’équiper de moustiquaires les portes et les fenêtres ;
- de dormir sous une moustiquaire imprégnée d’un biocide pour tissus ;
- d’utiliser les diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations ;
- de ne recourir aux serpentins insecticides qu’à l’extérieur.