mardi, décembre 16, 2025
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Grippe aviaire H5N1 chez les bovins : une adaptation progressive du virus à son hôte

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Grippe aviaire H5N1 chez les bovins : une adaptation progressive du virus à son hôte

Une étude montre que la capacité du virus H5N1 à se multiplier dans des cellules bovines dépend fortement de la “génomique interne” : les gènes qui pilotent la réplication et l’échappement à l’immunité innée bien plus que l’enveloppe virale qui capte d’ordinaire l’attention. Cette étude montre que tous les virus H5N1 ne se comportent pas de la même façon face aux cellules bovines : certains variants récents se répliquent nettement mieux que d’autres, et ce potentiel varie au fil de l’évolution de ces virus.

 

La “porte d’entrée” ne fait pas tout

Depuis le début de l’épisode américain, l’explication avancée était anatomique : le virus infectait la mamelle, ses cellules épithéliales, ses récepteurs cellulaires, et la contamination était facilitée par la traite. L’étude ne nie pas l’importance du tissu mammaire, au contraire, mais elle montre que le cœur du phénomène se joue ailleurs : dans le “moteur” interne du virus, celui qui gouverne sa capacité à se multiplier une fois qu’il est entré dans les cellules.

Pour isoler cet effet, les chercheurs ont fabriqué des virus “chimères” : même enveloppe virale, mais gènes internes différents selon les variants des virus H5N1. Résultat ? Des performances très inégales ont été observées selon les variants ! La capacité de réplication dans des cellules bovines varie fortement entre les virus, y compris au sein du clade actuellement dominant (2.3.4.4b). Certaines combinaisons génétiques, notamment celles observées dans la dynamique nord-américaine, affichent une cinétique plus favorable dans des modèles cellulaires bovins, et l’effet se retrouve aussi dans des tissus mammaires testés ex vivo.

Autrement dit, certains virus semblent plus capables que d’autres de se répliquer dans les cellules bovines. C’est une différence de degré, pas une barrière nette à l’adaptation aux bovins. Ce que l’étude révèle, c’est une adaptation polygénique : plusieurs segments génomiques internes qui, ensemble, rendent les virus grippaux plus infectants chez l’hôte bovin. Aussi, chercher LA mutation qui a permis au H5N1 d’infecter les bovins est une restriction de vue.

 

 

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